Chers investisseurs,
Non seulement, le Corona poursuit son travail de sape avec 32.673 victimes et ses 4.544.505 personnes déjà contaminées, mais l’inflation vient d’atteindre les 11,27 %. C’est le plus haut taux depuis 1975. Nous allons en sortir mais en attendant, les affres de la guerre avec le sieur Poutine engendrent des effets vraiment exagérés sur les marchés boursiers et financiers. A force de craintes perçues tous azimuts, le monde panique et chacun semble avoir la « bonne solution ». Oui, l’inflation galope mais, entre-nous, j’ai connu cette période. Je venais d’acheter mon immeuble et j’ai trouvé cette période merveilleuse. J’étais augmenté chaque mois et la pilule du remboursement est devenue de suite, nettement moins amère. De plus, mon immeuble a pris de la valeur et la banque m’a autorisé à le faire hypothéquer pour obtenir un deuxième prêt afin de faire les grands travaux de modification rêvés. Bref, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Bien entendu, ces faits font partie de ma vie privée, mais je vous les livre parce que, sans trop tarder, cela fera aussi bien des heureux dans un pays réputé pour avoir, non seulement, la brique dans le sang mais aussi dans d’innombrables portefeuilles. Je n’oublie pas que l’inflation peut causer une récession ; mais, à l’époque actuelle, on semble avoir compris que si on aide la population la plus précarisée et que l’inflation se dégonfle sans tarder, l’ensemble des investisseurs est assuré de revoir à nouveau les beaux jours.
Regardons avec attention l’évolution du gros indicateur américain de tendance boursière et ce, depuis 1990. Ce sont des hausses successives avec des chutes de 20 % assez marquées. Pourtant l’indice phare est passé de 325 points à 1436 fin septembre 2000 et ensuite à 4011 fin septembre 2022. Vous me direz que l’inflation y est pour beaucoup.
C’est un fait, la dette américaine s’élevait à près de 400 milliards de dollars en 1971 et, restez bien assis, l’an passé, je note qu’elle a atteint 29600 milliards de dollars. C’est multiplié par 75. Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que la dette publique de ce pays représente presque 125 % du produit intérieur brut en 2022 contre 35 % en 1971. Cette devise américaine ne cesse de se dévaluer et pourtant, grâce à son statut de monnaie refuge, elle offre asile à d’énormes capitaux à tel point, que l’offre en dollars peut à peine répondre à la demande du monde entier.
Je viens justement d’examiner un graphique de Arthur Hill , CMT, stratège technique en chef chez TrendInvestorPro.com. Ce chart depuis 1998 du SP-500 est très parlant.
Oui mais, partout, on parle d’une nouvelle chute boursière à prévoir de 20 %. Elle marquerait le début d’une reprise haussière de bonne augure. Oui, c’est vrai mais, un regard en arrière montre que de nouvelles pertes sont certainement possibles après une baisse de 20 %. Depuis 1998, les deux derniers marchés baissiers ont commencé avec des baisses de plus de 20 % et le S&P 500 a encore perdu 12 % après la baisse de 20 % à la mi-mars 2020. Plus loin encore, le S&P 500 a encore chuté de 35 % après la baisse initiale de 20 % au début de 2001 et a encore chuté de 45 % après la baisse initiale de 20 % en 2008. L’indice a encore chuté de 12 % après la baisse initiale de 20 % pendant le crash du covid, puis a rebondi.
Cyclologiquement, il n’y a pas eu de baisse de 20 % au cours de trois cycles haussiers (2002 à 2007, 2009 à 2020 et mars 2020 à décembre 2021). Le S&P 500 a également traversé les années 90 sans baisser de 20 %. Il faut être prudent. Je ne pense pas que l’indice évoluant sous toutes ses moyennes, l’indice ayant même atteint de nouveaux creux après des rebonds, qu’il faille s’attendre cette année à un autre rebond de contre-tendance. Et s’il a lieu, il est peu probable que ce soit le rebond qui mette fin au marché baissier.
Nous avons ici, à nous battre contre les effets du Covid et contre les effets néfastes de la Guerre en Ukraine. Comme le fait remarquer le stratège, il n’y a pas deux marchés baissiers exactement identiques, mais nous pouvons étudier les deux derniers marchés baissiers pour mieux comprendre la dynamique d’un redressement futur. En particulier, il y a les trois phases d’un marché baissier selon la théorie de Dow. Tout est affaire de psychologie des marchés. Ainsi un marché baissier se fait en trois phases complétement différentes. Dans un premier temps, le marché baissier va littéralement écraser toute résistance acheteuse, on assiste à des ventes massives qui désemparent les investisseurs et leur fait perdre confiance. Ils deviennent en forte majorité pessimistes quant à l’avenir. Ils perdent d’ailleurs tout l’optimisme qu’ils avaient lors du précédent marché haussier.
Vient ensuite la deuxième étape ; elle est en général la plus longue d’un marché baissier. De manière graduelle le marché économique se détériore, les entreprises sont en décroissance et l’économie en récession. Plus on avance dans le temps et plus on recule et on s’enfonce dans la récession. Les investisseurs pensent dès lors qu’il n’y a pas de plancher et que l’enfer est bien à leur porte.
Mais ce n’est pas fini et le chart ci-dessus transmet bien le message : La troisième et dernière phase d’un marché baissier est l’une des plus volatile avec la première phase. C’est une phase où les investisseurs envahis par la panique vendent sans raisons rationnelles. Ils ont le plus souvent un besoin de cash, peur de tout perdre. Le marché devient irrationnel et par conséquent on retrouve des valeurs avec des capitalisations boursières évoluant sous leurs fonds propres.
En général, quand tout le monde est vraiment dégouté, on parle de fin du Monde, de la ruine de la monnaie et d’un avenir impossible pour les enfants. C’est alors que vous devez vous réveiller, nous entrerons alors dans une étape irrationnelle, un moment de détresse et de panique. L’histoire nous le prouve sur les graphiques susdits, ce sera le moment d’acheter. Acheter au son du canon et vendre au son du clairon.
En ce moment, certains achètent déjà des valeurs au bilan solide comme MOURY CONSTRUCTION, ROULARTA, PAYTON PLANAR, EVS
D’autres achètent des valeurs à faible valorisation (un petit degré de cherté PER) comme ARCELOR MITTAL, ABN AMRO, BEKAERT et AGEAS
D’autres préfèrent des sociétés qui payent régulièrement un beau dividende stable ou même en croissance continue, voir SOLVAY et UCB
Voilà, logiquement, je devrais faire un exposé à la Salle Boursière le mardi 25 octobre à 18h.
Bonne lecture – Roger LECUT Gradué en Sciences Bancaires et Boursières Professeur de Cyclologie Boursière.