Le petit mot boursier de Roger Lecut (02 avril 2022)

Chers Investisseurs,

Poutine nous parle de paix le jour du poisson d’avril. A l’en croire, ce sont les Ukrainiens qui ont commencé à massacrer les pro-russes. Il est venu les délivrer de la terreur. Je préfère regarder « Tombe la neige » sur un air bien connu. Franchement, qui croire encore ?

On tait les 30.826 décès du Coronavirus. Celui-ci a en plus, contaminé 3.851.048 belges. Se protéger n’est plus obligatoire mais essentiel. La Bourse reste quasi de marbre face à cet ensemble de nouvelles déstabilisantes.

Je voudrais aujourd’hui vous parler de quelques figures emblématiques des « chartistes ». Ce mot vient de chart ou graphique. C’est l’étude de ces figures qui sont à la base de l’analyse technique. Vous avez déjà remarqué que certains titres s’envolent ou tombent brusquement en creusant un fossé, un grand écart de cours entre celui de la veille et le nouveau coté : cela s’appelle un GAP, une brèche dans l’évolution linéaire. Celle-ci est une zone de cours pendant laquelle aucune transaction n’a eu lieu. Elle s’observe sur le graphique ; ce phénomène intervient normalement entre deux jours de bourse. Le cours d’ouverture du jour 2 est alors intégralement plus haut ou plus bas que les cours du jour de cotation précédent. AGFA-GEVAERT nous montre un « GAP COMMUN » Cette forme de graphique (ici agrandie) n’a pas de réelle conséquence sur un long terme. Ce gap est souvent comblé rapidement et revient au niveau de son commencement. C’est souvent une prise de bénéfice ou une sauvegarde des bénéfices acquis avant l’annonce de résultats attendus probablement moins bons. Une fois ceux-ci publiés, la déception est moins grande et le cours revient à sa norme. Comme son nom l’indique, le gap commun ne modifie aucune tendance ; il est comblé assez rapidement (généralement en quelques jours ou quelques semaines). Un gap n’est totalement comblé que si les cours reviennent dans la totalité de la fourchette de cotation et donc pas uniquement une partie de celle-ci. Il est important aussi, dans le gap haussier, que le cours retourne au plus bas. À, l’inverse, pour un gap baissier, il est important que le cours le plus haut du gap soit à nouveau atteint.

Même réaction avec la valeur ANHEUSER-BUSH- INBEV ; elle est revenue à son point pivot.

Le GAP le plus dangereux est le « GAP de RUPTURE ». Le linéaire du cours change de direction et forme une nouvelle tendance. L’intensité volumétrique est importante. En bourse, ce type de gap est bien plus palpitant que le gap commun. Le gap de rupture, ou « breakaway gap », se produit au moment d’une importante sortie de canal du cours marquée par un gap. Pour forcer une telle rupture, il faut que l’émotion (enthousiasme ou déception) soit particulièrement intense sur le marché. Ces ruptures sont plus fiables si celles-ci sont accompagnées d’une hausse considérable du volume négocié. Cette hausse n’était pas visible avant l’apparition du gap en bourse. Ceci signifie notamment que cette nouvelle tendance sur le marché devrait se prolonger. Lors de la formation d’un gap haussier, le point de cassure se transforme en nouveau niveau de support. Ce point fera office de résistance pour le gap baissier. IL FAUT REMARQUER que ce GAP n’est pas toujours comblé rapidement. De même, il est possible qu’il ne soit jamais complètement comblé à court terme. Les gaps de rupture marquent généralement un changement ; une nouvelle tendance se dessine. Par conséquent, ne vous préoccupez pas du gap à combler mais surfez plutôt sur la tendance. La société américaine LANTHEUS est un bel exemple d’un GAP DE RUPTURE, ici à la hausse.

Bien souvent, le cours entame une tendance latérale en formant un nouveau plancher ou un nouveau plafond. Si le « trou » creusé rapidement est comblé dans un court terme, c’est un GAP A CONSIDERER COMME UN FAUX SIGNAL ; Le graphique suivant vous présente un vrai GAP DE RUPTURE à la baisse et ensuite un GAP DE rupture à la hausse. C’est la société IGMS aux USA, une société de biotechnologie. Ce GAP DE RUPTURE appelé en anglais « REAKAWAY GAP » se présente sous la forme d’une grande bougie qui indique l’intensité volumétrique. On voit que la valeur commence seulement à se redresser depuis une tendance latérale commencée à la mi-décembre 2021. C’est souvent le cas avec les sociétés de biotechnologie.

Le redressement ou le retournement de tendance peut prendre un temps assez long. La valeur TWILIO (service de communications) devrait d’abord briser son carcan baissier pour s’envoler après un éventuel achat massif afin de combler le « trou » de début novembre et ainsi, rejoindre des portefeuilles moins spéculatifs.

La valeur biotech EYEN a subi un GAP DE RUPTURE et peine encore à retrouver une tendance haussière depuis novembre.

La valeur biotechnologique INNOVIVA a eu un GAP en février, comblé à moitié en mars avant de repartir à la hausse. C’est le Gap le plus apprécié. Il est dénommé GAP DE CONTINUATION ; en anglais « RUNAWAY GAP ». Il se crée souvent après un GAP de rupture et marque la moitié de la nouvelle tendance. Il sert aux investisseurs de marquage du futur objectif de cours. Le GAP de continuation est considéré comme une bonne base de support ou de résistance à la baisse.

Nous en avons un autre exemple avec la société SIMPSON MANUFACTURING cotée au NYSE à New York. Elle a testé à plusieurs reprises le plancher créé par le GAP de novembre 2021.

Nous en arrivons au GAP TERMINAL dit en anglais « EXHAUSTION GAP ». Les analystes techniques disent qu’il clôture la tendance en cours et ils le considèrent comme une figure de retournement. Ce GAP est donc comblé très rapidement. Il apparaît à la fin d’une tendance haussière ou baissière et effectivement, il est annonceur de la fin de la tendance en cours. Souvent, le volume est élevé et l’ampleur du gap est importante. Il faut savoir que cyclologiquement, à la fin d’une longue tendance baissière, un gap terminal correspond généralement à un véritable mouvement de panique. Les derniers optimistes vendent leurs actions et cela provoque la formation d’un creux. Les investisseurs craignent que l’action continue dans ce sens. Un renversement se produit souvent rapidement tant dans le sens positif que négatif. Dans une tendance à la baisse, le cours est tombé si bas que les shorters se couvrent et que les amateurs de bonnes affaires achètent. En cas de tendance haussière, la prise de gain se fait en masse et la tendance touche à sa fin.

La société danoise LIQ TECH INT vient de faire un GAP TERMINAL et la tendance est déjà au soutien.

La société chinoise LI AUTO cotée au Nasdaq a fait son GAP TERMINAL en mars sur de gros volumes et a réintégré très vite la ligne de soutien.

Retenons que de gros écarts de cotation laissent souvent présager un retournement de tendance dans l’évolution des cours. Si la correction baissière est trop importante, il y a toujours une suite heureuse pour le portefeuille. Par contre, si l’envolée du cours est trop importante, il y a toujours une correction baissière dans les jours qui suivent. Voyons maintenant l’évolution de quelques valeurs de notre cher pays.??

Je vous souhaite bonne lecture ; profitez de cette bise hivernale, cela tonifie dixit Internet (on y dit tant de choses !!)

Bien à vous Roger LECUT Professeur de Cyclologie Boursière

Roger Lecut

Je propose un cours en ligne sur la cyclologie boursière accessible gratuitement. Des analyses boursières régulières des actions et indices boursiers. Gazette de l'investisseur avisé : Chaque mois et ceci depuis l'année 2003, je vous propose une gazette boursière pour investir en bourse. Dans cette gazette je présente et commente des graphiques boursiers de valeurs françaises et internationales. J'analyse aussi les indices internationaux (Cac 40, Nasdaq, Dow Jones, ...) en me basant essentiellement sur les graphiques et les cycles économiques et boursiers. J'étudie aussi les fondamentaux des sociétés et je prends aussi en compte le contexte économique actuel (santé des différents secteurs d'activité, conflits militaires, devises, stocks des matières premières, économie globale, ...). Bonne lecture à tous. Roger LECUT Professeur de Cyclologie boursière Ancien Administrateur et ancien Vice-Président d'INVESTA

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