Le petit mot boursier de Roger Lecut (2 octobre 2021)

Chers investisseurs,

Tout ce qui ne va pas bien revient en force. Le Covid est toujours là en Belgique avec 1.247.197 contaminés et nos 25.612 décès. Cela ne rassure guère, mais on commence à mettre bas le masque. Au point de vue bourse, il est temps de se raisonner aussi en se disant que les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel.

Après des orages et des incendies désastreux, il est bon de se cloîtrer bien au chaud pour éviter les premiers frimas de l’automne. Toutefois, cela va engendrer à nouveau des bouleversements qui feront flamber les prix notamment sur le marché de l’énergie.

J’ai visité la Chine et traversé des contrées ou les malheureux habitants ne voyaient jamais le soleil. Une brume opaque et permanente aux alentours des centrales électriques cachait une file de camions s’étalant sur 50 km. Ils allaient y déverser le charbon ,combustible utilisé principalement dans ces énormes centrales. Depuis ma visite, je pensais ce temps révolu avec les espoirs de protection de la nature. Mais hélas, la Chine vient de demander à ses entreprises publiques de désormais extraire du charbon à pleine capacité. Il y avait bien des accords mais les chinois ne respectent pas leur parole ; les limites habituellement en vigueur sont devenues caduques car l’approvisionnement en électricité des entreprises est en danger et cela doit se faire à n’importe quel prix.

Nous voyons déjà que les prix du gaz augmentent et les spécialistes pensent que ceux-ci vont poursuivre leur augmentation jusqu’à ce que la demande soit durement impactée. Hors, il y a un autre phénomène qui se passe car nous sommes face à un approvisionnement actuellement trop faible. On annonce un hiver assez rigoureux, il manquera de gaz et les prix vont probablement flamber d’autant plus que l’approvisionnement en gaz de la Russie restera à des niveaux très faibles.

Qui dit hausse du gaz dit aussi hausse de l’inflation. De plus, il y aura compétition entre les utilisateurs habituels et les centrales à gaz qui devront remplacer les centrales nucléaires. Sous-entendez par là, nouvelle hausse de l’inflation attendue. Le marché dit Tapering est en pleine spéculation et les anticipations haussières sont déjà à leur plus haut depuis 2015. Comme les marchés se disent : hausse de l’inflation = baisse des bourses et tension sur les taux. Les marchés n’aiment guère ce genre de scénario. En Europe, l’attrait du dollar viendra compenser un peu la glissade des actions américaines. On pense voir la devise US évoluer aux alentours de 1,12 contre 1,1585. Ce qui tracasse, c’est donc les poussées inflationnistes et surtout les tensions créées par ce fait. Ce que les analystes appellent les taux de référence sur le marché des obligations remontent à nouveau comme au mois de mars ; cela crée un poids qui écrase le marché des actions notamment les valeurs techno.

La cyclologie boursière est utile dans ce cas, car elle nous révèle qu’en cas de période haussière des taux, ce sont les actions des secteurs financiers (banques et assurances) et aussi le secteur industriel qui en sortent le mieux. Logiquement, les actions recherchées depuis le départ de la hausse ont connu des valorisations un peu trop élevées et il est plus sage de les éviter en ce moment car elles devraient corriger. En un mot, c’est à nouveau le secteur financier qui va se retrouver au top de la liste des achats.

Vous devez comprendre que toute hausse des taux à long terme augmente les profits bancaires et cela de façon mathématique. En effet, l’écart entre les taux d’intérêt appliqués aux crédits à long terme et les taux payés aux épargnants à court terme augmente. C’est de même pour les assureurs qui vont placer leurs réserves dans des obligations avec des taux plus élevés notamment dans leur branche assurance-vie. Les chinois ne viennent-ils pas d’atteindre les 15,18 % du capital d’AGEAS avec les firmes FOSUN et PING AN alors que les fonds BLACKROCK n’en possède que 5,23 % et SCHRODERS 2,94 %.

L’industrie profite de la réaction des gens qui pensent être plus riches avec des revenus augmentés par le fait du mécanisme de l’indexation. La hausse de leurs revenus ne compense toutefois pas la hausse de l’inflation. Ce qui compte pour nous, investisseurs, c’est que cyclologiquement, l’inflation accélère la croissance notamment dans les secteurs cités plus haut comme le pétrole, le gaz mais aussi les matières premières.

Je ne cesse de le répéter, les actions offrent toujours la meilleure des protections contre l’inflation. Les entreprises en profitent pour augmenter les prix, les revenus sont plus élevés et les dividendes espérés sont en augmentation. Le cours de bourse représente l’actualisation des dividendes futurs donc après un passage à tabac actuellement en cours, l’action se retrouve plus haut qu’auparavant. Voici quelques valeurs qui semblent devenues attrayantes puisqu’il faut acheter au son du canon et vendre au son du violon.

Voilà, il y en a d’autres mais examinez d’abord celles-ci car il faut s’informer et réfléchir avant d’agir. Bonne journée.

Roger LECUT Gradué en Sciences Bancaires et Boursières.

Roger Lecut

Je propose un cours en ligne sur la cyclologie boursière accessible gratuitement. Des analyses boursières régulières des actions et indices boursiers. Gazette de l'investisseur avisé : Chaque mois et ceci depuis l'année 2003, je vous propose une gazette boursière pour investir en bourse. Dans cette gazette je présente et commente des graphiques boursiers de valeurs françaises et internationales. J'analyse aussi les indices internationaux (Cac 40, Nasdaq, Dow Jones, ...) en me basant essentiellement sur les graphiques et les cycles économiques et boursiers. J'étudie aussi les fondamentaux des sociétés et je prends aussi en compte le contexte économique actuel (santé des différents secteurs d'activité, conflits militaires, devises, stocks des matières premières, économie globale, ...). Bonne lecture à tous. Roger LECUT Professeur de Cyclologie boursière Ancien Administrateur et ancien Vice-Président d'INVESTA

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