Chers investisseurs, bonjour.
Le soleil est revenu mais la bourse ne brille pas plus pour autant. Ma valeur de référence, que je considère comme un benchmark s’envole en 2023. C’est une bonne indication pour les valeurs industrielles, surtout celles qui présentent des machineries de plus en plus complexes.
En regardant les trois indices principaux américains, je devrais m’enthousiasmer encore plus.
Pourtant, en prenant un peu plus de recul, cet enthousiasme fléchit.
En réalité, bien souvent, notre interprétation dépend de comment on désire secrètement voir évoluer le graphique. Bien entendu, le S&P 500 est maintenant plus haut que son précédent sommet de février et celui-ci était plus haut que celui de novembre. La tendance haussière se prolonge mais à vrai dire, tout n’est pas parfait. En regardant les volumes, vous verrez que moins d’actions entrent dans la hausse de mai par rapport au volume vendu en mars. L’accumulation reste positive mais l’oscillateur frôle la limite à 72,4, celle-là même qui avait engendré la correction de février. Cela est manifestement une présomption de divergence baissière. Celle-ci se forme lorsque le cours enregistre un nouveau plus haut et que l’oscillateur ne confirme pas en formant un plus haut moins haut. (donc plus bas que le précédent). En principe, cette divergence signifie que la participation à la hausse est moins importante que la participation antérieure à la baisse. Moins d’actions à l’achat pour ce rallye risque de saper la velléité de hausse et le marché pourrait vite se retrouver face à une nouvelle baisse. C’est vrai que l’indice américain a atteint des sommets de plus en plus élevés de février à fin mai et qu’un signal d’achat est apparu à 4287,37 ; mais….
….si les sommets plus élevés sont positifs, le pourcentage d’actions de l’indice au dessus de sa moyenne à 200 jours est trompeur. En effet, cet indicateur qui dépassait les 75 % début février atteint à peine les 65 % en avril. Le déficit américain a probablement joué un rôle négatif mais comme moins d’actions participent à l’avance, il s’agit d’être prudents. Mais alors quel secteur choisir ?
L’énergie a été l’un des secteurs les moins performants en 2023 et la tendance reste négative. Surtout sur une base relative, l’énergie a été un endroit assez difficile à vivre.
Cette tendance baissière confirmée va-t-elle enfin s’arrêter ? Nous sommes à nouveau sur un plancher ou un rebond sur des moyennes.
De temps à autre, j’examine un ETF (une sorte de fonds communs d’un secteur. Voici celui des services pétroliers côté au Nyse.
Oui, le trend est baissier comme toutes les actions du secteur Energie mais en finale, on constate une reprise même assez vive. La tendance à la hausse est même régulière depuis deux ans. La valeur monte, corrige, puis remonte et chaque fois, le haut est plus haut et le bas de moins en moins bas. Cela signifie que des investisseurs profitent de chaque baisse pour moyenner leurs avoirs dans la valeur. Un plancher se construit et indique une absence à la baisse sur la valeur.
La preuve est dans le cours, le secteur termine la semaine avec force et superforme le secteur de la techno et celui des communications.
Les actions énergétiques ont terminé cette semaine dans une position de force à court terme, surperformant facilement les secteurs de croissance comme la technologie et les services de communication. Les gains à long terme commencent toujours par des gains à court terme, nous devons donc maintenant confirmer quand une nouvelle tendance haussière est en place. C’est une question de force relative. Pour que les actions énergétiques soient une option attrayante pour les investisseurs en actions, le secteur doit commencer à surperformer les indices de référence. Il faut encore quelque patience mais le plancher semble bien résister.
Il n’est donc pas étonnant que Wall Street termine en hausse en ajoutant même des sommets de plusieurs mois pour le Nasdaq et le S&P 500. Les bourses américaines sont bien disposées grâce aux bons chiffres de l’emploi qui entretiennent l’espoir d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine. Par contre, après les déboires de DELHAIZE, voici CASINO qui a touché son plus bas historique. Déjà en proie à d’importantes difficultés financières, et actuellement en procédure de conciliation, le groupe a dégringolé cette semaine quand son PDG Jean-Charles Naouri a été placé en garde-à-vue par la police judiciaire parisienne, dans le cadre d’une enquête pour manipulation de cours, corruption privée et délit d’initié entre 2018 et 2019.
C’est dingue mais réjouissons nous quand même, la publication des créations d’emploi aux États-Unis a fait baisser la probabilité d’une hausse des taux d’intérêt de la Réserve Fédérale américaine lors de sa prochaine réunion à la mi-juin. Ajoutons qu’en plus, que le rapport sur l’emploi montre que si les embauches ne faiblissent pas, les licenciements augmentent et de ce fait, les pressions salariales se dégonflent.
Voilà, profitons enfin du généreux soleil.
Roger LECUT
Gradué en Sciences Bancaires et Boursières.