Chers investisseurs,
Nous approchons de la fin d’année et les médias nous disent que tout va bien. Si j’élimine les bruits de bottes à la frontière de l’Ukraine, les recours en justice pour viols, les émigrants qui disparaissent à jamais et la place des femmes dans la société, j’arrive encore à lire la révolte des peuples contre les mesures Corona et les envolées des prix à la consommation qui voilent en partie la crainte de pannes d’électricité avec l’interdiction du nucléaire. Quel monde !! Les chiffres doivent nous parler et 27.504 décès en Belgique avec 1.929.772 contaminés devraient nous inciter à la prudence. Pourtant, le mot d’ordre est bas les carcans et haro sur ceux qui nous privent de liberté. Je n’ai pas la prétention de refaire le Monde et je me glisse dans les « savants » calculs de mes espoirs boursiers.
Depuis que les principaux indices ont atteint des sommets records le mois passé, la bourse est sous pression. Le NASDAQ patine drôlement mais logiquement, avec toute la technologie vendue dans les rayons St Nicolas et Femmes au Foyer, il est difficile d’écarter les valeurs techno lors du rallye traditionnel de Noël. Je vous parlais dernièrement des secteurs à privilégier. De temps à autre, il est tout aussi intéressant de regarder l’évolution de secteurs oubliés comme le commerce de détail qui devrait engendrer de beaux bénéfices en fin d’année.
Oui, BUNGE forme un « W » de bonne augure et devrait reprendre du poil de la bête. Toutefois, quelques observations. Tout d’abord, sur le graphique suivant, l’ETF XRT (groupe d’actions du même secteur) évolue sous sa moyenne mobile à 200 jours pour la première fois depuis le creux de la pandémie au printemps 2020. Cela n’augure rien de bon ; il apporte toutefois une bonne indication : l’inflation et les problèmes de chaîne d’approvisionnement pèsent vraiment sur le secteur.
Comme d’habitude, cependant, nous devons jeter un regard sur le passé. Par exemple, AHOLD DELHAIZE est quasi toujours en forte hausse pour l’année nouvelle. Profitons donc de la cyclologie de l’action et pensons à prendre le bénéfice à temps si cela en vaut le coup car la valeur est toujours en croissance et génère des bénéfices.
Dans les valeurs montantes, je trouve de plus en plus souvent la holding GBL de feu Albert FRERE. Comme beaucoup de holdings, elle se négocie avec une décote. Elle est actuellement de 30% par rapport à sa valeur intrinsèque. C’est un moyen d’acheter à bon compte les valeurs connues comme ADIDAS, PERNO-RICARD et UMICORE. GBL semble un peu copier la ligne de conduite de SOFINA ; Il est entré aussi dans les activités de Private Equity et cela représente déjà plus de 18 % de ses activités (jeux VOODOO et vélos CANYON). Cette transformation en cours amène de nouveaux actionnaires friands de grimpettes en bourse.
Dans ce cas, jetons un bref coup d’œil sur la donnée fondamentale du BPA (bénéfice par action).
Les brokers ne comparent pas l’importance du bénéfice d’une entreprise à celui d’une autre, car ce chiffre seul ne prend pas en compte le nombre de titres en circulation. En d’autres termes, il importe peu de savoir combien d’actionnaires se partagent les bénéfices. Pour pouvoir comparer ceux-ci, il faut donc utiliser le bénéfice par action (BPA 2.29 €). Il se calcule en prenant le bénéfice et en le divisant tout simplement par le nombre de titres en circulation. Par exemple, si une entreprise publie un bénéfice de 20 millions d’euros pour l’année écoulée, et compte 5 millions de titres en circulation, alors le BPA est de 4 euros.
Le BPA peut se calculer pour l’année précédente (BPA historique), pour l’année en cours ou pour l’année suivante (BPA projeté). Tout est nuance car si le BPA historique est une donnée certaine, les BPA actuels et projetés sont des estimations.
Si le BPA permet de comparer les bénéfices d’une entreprise à l’autre, il ne nous dit rien sur la valorisation de ces bénéfices. C’est pour cela que les brokers utilisent un autre ratio. C’est le PER (Price-to-Earnings ratio) pour CONNAÏTRE comment le marché donne une valeur aux bénéfices d’une entreprise. Pour GBL, nous avons un chiffre de 41,31, ce qui est assez cher. Aux USA, les PER moyennent aux environs de 20.
Ce PER se calcule en prenant le cours d’une action et en le divisant par son BPA. (Bénéfice par action).Par exemple, si l’action cote 120 euros et que l’entreprise enregistre un bénéfice de 10 euros par action (un BPA de 10 euros), alors le PER est de 12.
On trouve exactement le même résultat en prenant la capitalisation boursière et en le divisant par le bénéfice total de l’entreprise. Comme le BPA, le PER peut être calculé pour le passé (PER historique) pour le présent (PER actuel) ou pour le futur (PER projeté). Plus le PER est élevé, plus le marché est prêt à payer cher pour chaque euro de bénéfice annuel et parfois cela devient exorbitant avant la correction boursière. Attention, c’est évident, une entreprise qui ne fait pas de bénéfice n’a pas de PER.
Voici des indications souvent publiées pour les investisseurs . Elles sont mises en exergue au-dessus des charts publiés. Vous remarquerez qu’EXXON a un degré de cherté négatif mais que l’avenir est incertain, que GENERAL ELECTRIC à un PER de 22, que GOOGLE est à 28,51 et TESLA à 329. Vous devez comprendre que cela résume bien la situation actuelle. On se dit, le pétrole, c’est la fin, l’industrie, elle doit se reconvertir ; l’Internet, c’est une révolution constante et les voitures électriques, quel sera le retour de manivelle ? En bref, le PER vous indique le degré de cherté d’une valeur. Plus elle est recherchée, plus le PER sera élevé. Si elle est dédaignée, le PER peut même devenir négatif et cela n’est guère attrayant.
Quelles sont les valeurs belges mises en exergue ? l’analyse technique vous le dit sans aucun calcul.
Comme vous le voyez, malgrè la tempête, il y a toujours des bonnes affaires qui se nouent en bourse.
Pensez à l’inflation qui grignote vos actifs et prenez un bon bol d’ai chaud (pardons, je parlais du vin).
Bien à vous Roger LECUT Gradué en sciences Bancaires et Boursières