Chers investisseurs,
Le climat reste l’une des préoccupations de la semaine tout comme la Covid avec ses 1.463.548 contaminés en Belgique et ses 26.261 décès. L’inflation reste tout aussi un gros problème mais nos dirigeants préfèrent ne pas en parler ouvertement. Ils pensent et affirment même que cette hausse est temporaire. Pourtant, des économistes estiment au contraire qu’elle pourrait perdurer au moins jusqu’au deuxième trimestre 2022 si pas plus. Les Anglais, plus ouverts dans leurs annonces, font face au même dilemme que toutes les autres banques centrales. Chez eux, comme chez nous, l’inflation est dopée par des problèmes d’approvisionnement, par des pénuries de main d’œuvre, par le coût élevé des matières premières et vous l’avez deviné, par la flambée des prix de l’énergie. Ces économistes craignent de plus en plus une nouvelle accélération de l’inflation. Selon leurs calculs, les prix à la consommation devraient avoir augmenté de 5,9% sur un an. Les taux d’intérêt sur vos épargnes sont devenus ridicules par rapport à l’envol des prix depuis quelques mois.
Il faut s’attendre à un sérieux coup de manivelle. Hausse des taxes, hausse des salaires, hausse des coûts de production, chute de nos économies et du pouvoir d’achat. Et ce sera le même pour toute l’économie mondiale.
En Chine, les prix à la production viennent d’enregistrer leur plus forte hausse en 25 ans et c’est la cause de la hausse des prix du charbon. Cette énergie fossile joue bien des tours à cet Empire. L’indice des prix avait bondi de 10,7% en septembre, il vient de bondir à nouveau de 13,5% sur un an le mois d’octobre. Il s’agit du taux annuel le plus élevé depuis 1996.
Nous devrions en déduire que la crainte d’une inflation mondiale durablement élevée est très forte et que cela provoquera un affaiblissement de l’économie chinoise. Cela se répercutera sur l’économie mondiale.
Mon souci est de voir comment se comportent les actions des divers secteurs. Prenons ArcelorMittal.
Il vient de publier des résultats en forte hausse au troisième trimestre. La reprise économique mondiale a soutenu les cours de l’acier, malgré la faiblesse de la demande du secteur automobile. Le cours boursier est notamment soutenu par le nouveau programme de rachat d’actions de 1 milliard de dollars, portant ce retour aux actionnaires à 6 milliards de dollars depuis 2020.
Le grand groupe producteur de gaz et d’électricité Engie a relevé à nouveau ses objectifs financiers pour 2021 en raison d’un environnement de marché plus favorable qu’attendu. Cela s’est reflété dans la belle progression de ses résultats sur neuf mois.
Daimler vient de nous surprendre en annonçant l’intention de vendre la totalité de sa participation dans la firme automobile française Renault.
Le groupe français de services multi techniques Spie vient d’entrer en négociations exclusives pour l’acquisition du groupe néerlandais Worksphere, spécialiste des services au bâtiment intelligent et durable.
Aux USA, la valeur GENERAL ELECTRIC parle de se scinder en trois parties. Tout semble se transformer en un monde après Covid. Plus rien ne sera pareil. On est loin de la société ACEC ou WESTINGHOUSE : que c’est loin le passé et que c’est proche l’avenir !!
Aux USA la firme JOHNSON & JOHNSON va se scinder en deux. Une société qui fabrique des produits d’hygiène et une autre qui fabrique des médicaments sur ordonnance et des vaccins. Cela se fera dans les 18 à 24 mois prochains. Le titre sera sujet à des fluctuations dans les diverses directions mais cela pourrait apporter de la valeur aux actionnaires.
Il ne faut pas s’accrocher au passé, tout évolue. Je me rappelle l’engouement pour la valeur IBM, c’était le top ET maintenant, cinquante ans après, elle glisse, elle glisse.. tout comme une autre vedette de l’époque, la célèbre ROYAL DUTCH.
La Bourse de New York CONTINUE de faire ses petits pas haussiers en ordre dispersé. Un jour, rebond des technos et chute de TESLA ; le lendemain, c’est l’inverse mais finalement, nous restons dans un cycle haussier.
En fait, même si les tensions sur les prix restent au cœur des préoccupations des stratégistes et des investisseurs, la plupart affiche déjà leur optimisme pour la fin d’année. Et nous devrions prendre note de leur exemple. En effet, c’est la saison des comptes trimestriels et 81% des sociétés du S&P 500 ont dépassé les prévisions de bénéfices.
Au cours des cinq derniers jours de bourse, le volume des options de vente a accusé un retard de 61,49% par rapport au volume des options d’achat, les investisseurs faisant des paris haussiers dans leurs portefeuilles. Il s’agit de l’un des plus bas niveaux d’achat de put observé au cours des deux dernières années, ce qui indique une avidité extrême de la part des investisseurs.
Cela démontre clairement que les entreprises peuvent faire face aux tensions inflationnistes. De nombreux spécialistes disent même que « si l’inflation actuelle n’est pas à son pic, elle n’en est plus très loin ».
Une question complexe : Faut-il acheter de l’or ou des actions ? L’or est cyclologiquement une bonne protection contre l’inflation, mais le cours de l’or reflète-t-il celle-ci dans son cours actuel ? C’est difficile de déterminer ce qui est déjà inclus dans le cours de l’once d’or, puisque la matière aurifère n’est pas un actif que l’on peut valoriser – contrairement à une action qui représente la part d’une entreprise pouvant répercuter la hausse de l’inflation dans ses prix de vente et ainsi protéger sa valeur réelle.
Mais, à nouveau, si vous achetez des actions, quels sont les critères à appliquer maintenant ?
Je vous ai parlé dernièrement de ce qui s’est passé dans les folles années 1970. Après 50 ans de recul, nous pouvons affirmer que l’investissement dans la valeur présente d’une action appelée « value investing » a fait ses preuves dans les périodes inflationnistes.
Voici un essai d’explication. L’autre forme d’investissement en action s’appelle « growth investing ».
C’est investir dans la croissance. Ce type d’investissement consiste à valoriser les sociétés sur leur croissance bénéficiaire future et non leurs bénéfices actuels. Pour rappel, le cours de bourse représente l’actualisation des dividendes futurs.
Or, je vous le rappelle assez souvent, l’inflation est le processus par lequel l’argent aura moins de valeur dans le futur que dans le présent.
Cela signifie que pendant des périodes inflationnistes, les bénéfices futurs auront moins de valeur que les bénéfices actuels.
La société TESLA a livré environ 73 % de véhicules de plus qu’il y a un an et cela pour un bénéfice de 1,6 milliard de dollars au troisième trimestre 2021, contre seulement 331 millions un an plus tôt, en pleine pandémie. Des résultats impressionnants au vu des résultats du secteur automobile soumis à une situation chaotique https://www.courrierinternational.com/article/industrie-la-production-automobile-allemande-chute-au-niveau-de-1975. Son patron vient pourtant de vendre un énorme paquet de ses actions.
La pandémie a eu un impact sans précédent sur la chaîne de supermarchés Colruyt et son CEO Jef Colruyt s’attend à ce que le bénéfice de l’exercice en cours soit « considérablement inférieur » à celui de l’exercice précédent.
Comme les actions « value » sont valorisées sur leurs bénéfices présents, ce sont celles qui bénéficient directement des effets pervers de l’inflation.
Il y a déjà un écart élevé de valorisation entre les deux styles d’investissement « valeur et croissance » et la rotation en faveur de la « value » continue de s’accélérer.
Voici maintenant les valeurs les plus recherchées cette semaine par les gros investisseurs :
Bonne lecture et profitez bien de ce généreux soleil qui DEVRAIT apparaître dans nos cœurs. L’espoir fait vivre. Bien à vous Roger LECUT Gradué en Sciences Bancaires et Boursières.¨ Professeur de Cyclologie Boursière.