Chers investisseurs,
Tout va bien, les vacances, le soleil, une liberté moins surveillée, des retrouvailles tellement attendues et une bonne table au resto ; c’est le bonheur pour beaucoup. Sauf que ce fichu virus continue à apporter la désolation dans bien des familles : 25.287 décès avec un chiffre de 1.149.869 cas confirmés. Enfin le vaccin est un remède mais la prudence doit rester de mise.
C’est comme en bourse, tout semble s’envoler et quiconque a un intérêt à la hausse y va de sa belle plume pour remplir les colonnes des médias financières. Je suis toujours dans le doute lorsque l’on me suggère un achat sans me présenter un graphique clair et prometteur. Un broker peut essayer d’influencer un marché en incitant à l’achat alors qu’il sait que de gros porteurs vont profiter de la hausse pour s’alléger. L’inverse se fait également, une pluie de « mauvaises » nouvelles ou d’incitation à la vente et la société cotée annonce des résultats dépassant les attentes. Si vous avez vendu, d’autres auront profité de votre insouciance ou de votre faiblesse, pour réaliser une bonne opération. C’est pourquoi, lorsque je lis des « informations », je me réfère toujours à un graphique.
Prenons un exemple, avec les batteries au Lithium. C’est un fait, cette matière devient une denrée rare et investir dans une des sociétés minières s’avère probablement un bon placement. Le Canada est le paradis de ces sociétés opportunistes qui changent parfois de nom après avoir enrichi les dirigeants au détriment des nouveaux actionnaires. Je reçois par exemple un avis sur la firme CRITICAL ELEMENTS. Ce texto me dit :
« Le prix got it-right de cette semaine est décerné au cofondateur de Digest Publishing, M. Nick Hodge. Le même Nick Hodge qui a financé Critical Elements Lithium (TSX-V : CRE) (OTCQX : CRECF) à 0,30 $ CA avec un bon de souscription de 0,45 $ CA. Critical Elements Lithium vient d’obtenir le permis fédéral pour le projet minier de lithium-tantale Rose. L’action se négocie maintenant à 1,50 $ CA et est sur le point de grimper, car des projets de qualité avec un permis dans des juridictions stables sont en demande. »
Je ne critique pas cette information. Je désire simplement vous dire que cette valeur a connu des hauts et des bas mais est à considérer comme une Penny Stock. Elle évolue avec une décote de 21 % par rapport à son plus haut de 1,26 $can le 14 décembre 2017. Elle est donc volatile et ne s’adresse pas aux investisseurs recherchant le placement de bon père de famille. Que disent les graphiques ?
Le graphique m’indique que le retour en force est moins puissant que celui de 2017 et qu’il y a une tentative réelle de percer le carcan comme semblent l’indiquer les moyennes mobiles. Toutefois les oscillateurs montrent déjà une faiblesse et l’indicateur accumulation-distribution est vraiment négatif. Je laisse donc cette valeur à ceux qui désirent spéculer sur la matière première en me disant aussi que cela fait des lustres que cette compagnie promet enfin la rentabilité.
Je lis tous les jours attentivement notre bon « Echo » . Ce matin, le directeur de la Vlaamse Federatie van Beleggers cite ses cinq actions préférées. Qu’en pense-t-il en bref et que disent les graphiques ?
Ce qu’il en pense :
« Cofinimmo poursuit sa transition de l’immobilier de bureaux vers l’immobilier de soins. C’est important, car si 60% du portefeuille sont investis dans l’immobilier de soins, les investisseurs pourront profiter du précompte mobilier réduit de 15%. La baisse du précompte ne s’appliquera peut-être pas encore au dividende 2021, mais tout vient à point à qui sait attendre. À la suite des résultats du premier semestre, les estimations de bénéfice pour l’année entière ont été revues à la hausse, à « plus de » 7 euros par action et les attentes de matière de dividende ont été confirmées (6 euros brut). Il est vrai que Cofinimmo se négocie avec une prime, mais elle n’est pas exceptionnelle au vu de son basculement vers l’immobilier de soins ». Ce que dit le graphique : Position d’achat avec une accumulation en rebond.
Ce qu’il en pense :
« La position de leadership du groupe sur le marché mondial de la bière, avec des marques très fortes, mérite une meilleure valorisation, notamment parce que le ratio d’endettement devrait évoluer l’an prochain .On ne peut pas dire que le cours d’AB InBev se porte bien. De plus de 120 euros il y a cinq ans, il se traîne aujourd’hui à, à peine, plus de 50 euros. Après les derniers résultats trimestriels, le cours a encore pris un coup dans l’aile. Les volumes et le chiffre d’affaires avaient pourtant retrouvé des couleurs, mais les marges n’ont pas été appréciées par les analystes. Je considère ce recul plutôt comme une opportunité d’achat. La position de leadership du groupe sur le marché mondial de la bière, avec des marques très fortes, mérite une meilleure valorisation, notamment parce que le ratio d’endettement devrait évoluer vers 3 l’an prochain. Le cours de l’action a d’ailleurs sérieusement sous-performé par rapport à des concurrents comme Heineken et Carlsberg. » Ce que dit le graphique : En zone de vente mais les indicateurs se positionnent à l’achat spéculatif.
Ce qu’il en pense :
« Les secteurs dans lesquels Barco est actif (systèmes de projections, grands évènements, etc.) se sont retrouvés dans l’œil du cyclone, ce qui a impacté le cours de l’action. La reprise est plus lente qu’attendu, comme le montrent les résultats semestriels, mais les commandes, en particulier venant de Chine, ont afflué, ce qui a généré un carnet de commandes record. 2021 devrait encore être une année de transition, mais en 2022, le carnet de commandes devrait se traduire par une hausse du chiffre d’affaires et des bénéfices. Charles Beauduin, président, actionnaire principal et CEO à partir du 1er septembre, a profité de la baisse du cours pour renforcer sa position. « Ce que dit le graphique : Un rebond se prépare mais le titre évolue toujours en zone spéculative. Quelles seront les mesures « Corona » à la rentrée ?
Ce qu’il en pense :
« Depuis l’échec de l’offre d’achat de l’acteur de capital-investissement (Private Equity) Bain en 2017, Resilux s’est retrouvé en plein marasme. Mais les choses s’améliorent depuis le début de l’année. Les résultats de 2020 étaient très positifs, avec une hausse des bénéfices de 39% à 11,37 euros par action, et une augmentation de 17% de la trésorerie. Par ailleurs, Resilux a profité de la « tendance climatique ». Le groupe a beaucoup investi dans le recyclage du PET et s’est présenté comme un client potentiel de la future usine d’emballages en PEF (bioplastique) d’Avantium. À un ratio cours/bénéfice inférieur à 15, l’action de cette entreprise familiale peut être considérée comme peu chère. « Ce que dit le graphique : Une tendance latérale semble se dessiner et même peut être une prise de bénéfices. C’est peut être le moment d’investir sur la réaction baissière.
Ce qu’il en pense :
« Le principal défi qui attend UCB consiste à compenser l’arrivée à échéance des brevets de ses produits phares. À cet égard, l’automne sera très important pour le groupe. Le 15 octobre, la FDA américaine prendra une décision concernant le médicament contre le psoriasis, le bimekizumab, un blockbuster potentiel. De plus, les résultats de la phase 3 sont attendus avant la fin de l’année pour deux autres indications. Ce n’est n’est donc pas sans risque, mais jusqu’à présent, UCB est toujours sur la bonne voie en ce qui concerne le développement des phases de recherche. Et en cas de résultat positif, cela pourrait donner un coup de pouce important au cours de l’action, qui se négocie aujourd’hui à seulement 16 fois ses bénéfices. » Ce que dit le graphique : La valeur est bien soutenue, les indicateurs sont à la hausse. Un bon moment pour acheter ; cela confirme mon choix dans mes conseils antérieurs.
Comme vous le voyez, lire, s’informer, réflèchir et agir sont les vrais moteurs de vos investissements. Investir : oui, mais rester serein, c’est la clé d’une bonne vie sans souci. J’en reviens à UCB ; la société FINANCIERE DE TUBIZE en est le principal actionnaire et la valeur est nettement moins volatile que le fabricant pharmaceutique. La valeur quitte sa tendance latérale et amorce la hausse avec le soutien de ses indicateurs.
Voilà, un petit point de vue parfois nécessaire à la bonne compréhension de la bourse. Profitez bien du soleil ; demain il pourrait déjà pleuvoir.
Roger LECUT Gradué en Sciences Bancaires et Boursières Professeur de Cyclologie Boursière.