Le petit mot boursier de Roger Lecut (15 janvier 2023)

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Roger Lecut
Ecrit par Roger Lecut

Article rédigé par un spécialiste de la bourse

Chers investisseurs,

La pluie tombe en ce moment et le covid continue son combat sournois : nous en sommes à 33.478 décès pour 4.686.147 contaminations. En ce qui concerne la bourse, bien des questions se posent. Quel est le scénario le plus probable ? Nous lisons évidemment des journaux et des avis des banques. Vous comme moi, nous devenons souvent très liés à un récit particulier.

Il faut dire que les médias nous étouffent régulièrement avec des interrogations qui nous rendent perplexes. La Fed termine son cycle de resserrement, puis c’est rebelote. Cette récession va être bien pire que ce à quoi on s’attend. Les bénéfices vont se solidifier ce trimestre et le marché va se remettre à la hausse. Et mathématiquement, nous ne devrions pas évoluer plus haut qu’au mois d’août ni plus bas qu’en octobre.

En fait l’histoire boursière est bourrée d’imprévus : Malgré les cygnes noirs ou autres utopies des gourous, les investisseurs avisés et expérimentés ne prévoient quasi jamais ce qui va arriver. Nous devons le dire, nous vivons avec nos souhaits secrets et nous subissons sans trop lutter contre la réalité des marchés financiers.

En fait, nous devrions revenir sur terre et envisager différents scénarios. Soit, on est haussier et on doit avancer le pourquoi, soit, on est baissier et on possède un portefeuille élagué depuis quelques temps et les positions restantes sont courtes. Un bon investisseur doit alors se dire les raisons qui l’ont poussé à ce faire et déjà réflèchir aux raisons qui feraient monter le marché.

Je pense aux jeunes investisseurs qui sautent sur tout ce qui bouge. Après lecture, le jeune investisseur s’identifie à une thèse d’investissement et il fonce pécuniairement avec l’idée qu’il a raison, qu’il détient la bonne idée. Il est persuadé qu’au bout du chemin, il y aura la récompense.

Par contre, les vieux paletots, ceux qui ont connu les crises vont jusqu’au bout de leur positionnement. Ils supposent que leur position tiendra le coup comme auparavant et sont persuadés d’avoir raison.

A contrario, l’investisseur professionnel ou boursier expérimenté réfléchira à des scénarios alternatifs et fera avec expérience une répartition positive de son portefeuille de façon à en tirer le plus de profits. Il veille toutefois à voir l’évolution des marchés en prenant un plan de rechange pour profiter du scénario le plus probable au cas où sa solution de rechange deviendrait réalité.

C’est le moment ou un graphique peut grandement aider à la réflexion.

Nous sommes toujours dans un canal baissier à NewYork. Pour dépasser et se libérer de ce carcan il faudrait que l’indice repasse la ligne des 4000 points.

Lorsque ce sera fait, il faudra revoir les anciens sommets qui vont former des plafonds de résistance à la hausse. C’est la même chose pour la baisse, il y a les lignes de soutien sur les plus bas de l’année.

Pour résumer, le graphique ci-dessus montre les différents pics maxi et le plancher qui a donné le plus de soutien. Alors se pose la question selon votre interprétation. Quel est le résultat qui hante votre réflexion. Atteindre un pic ou descendre vers un plancher et jusque quel niveau ? Mais quelle est la solution la plus probable ?

Il y a des arguments en cyclologie boursière qui peuvent vous inciter à voir un scénario assez haussier et rentable . Je vous ai parlé dernièrement du cycle présidentiel Nous sommes à deux ans des prochaines élections américaines et l’année préélectorale est généralement assez forte au premier semestre. Elle a toutefois une performance moyenne beaucoup moins bullish au second semestre.

Dans ce cas, nous pourrions aisément atteindre à nouveau les anciennes cimes comme 4300 (le plus haut du mois d’août)-4450-4575-4675. En réfléchissant bien, cette probabilité est possible si la Fed déclare mettre fin prochainement à son cycle de resserrement. Les statistiques de l’inflation seront à vérifier régulièrement si cela s’avère. Dans le cas d’un ralentissement économique, les taux d’intérêt ne monteront plus et les actions reprendront une nouvelle vigueur.

Nous pourrions aussi avoir une hausse avec un plafond à 4100 et l’indice prendra une tendance latérale sans performer outre le plafond ou très peu. Cela voudrait dire que l’optimisme haussier est en train de basculer vers les bearich en fonction des données économiques revues à la baisse.

Aux USA, cela me semble être le climat actuel qui encore heureux ne se répercute pas encore sur le rally européen. On pourrait dire qu’il y a suffisamment de dynamisme à la hausse pour pousser les actions un peu plus haut, mais pas assez pour en conclure que nous sommes enfin entré dans un marché bullich. Autrement dit, les perspectives d’aléas guerriers, climatiques ou macro-économiques minimisent la hausse des actifs à risque. Ma valeur benchmark qui fait référence au secteur industriel a retrouvé du tonus après une formation en « W » ; c’est bon signe.

Il ne faut toutefois pas dédaigner le scénario légèrement baissier.

Dans ce cas, le marché ne parviendrait pas à dépasser les 4000 points ni la ligne imposante de la moyenne mobile de 200 jours.

Ce pourrait être provoqué par le fait que le cycle de resserrement de la Fed se poursuivrait plus longtemps que prévu ou que les statistiques de l’économie seraient encore en surchauffe. On peut penser aussi que les aléas guerriers ou sanitaires pèsent encore sur les résultats et que la saison des bénéfices et l’annonce des résultats prennent un caractère bearish. La bourse monte quand les entreprises prévoient un support favorable et non des avis de tempêtes.

Certains pessimistes pensent d’ailleurs que le rallye depuis le fond d’octobre n’est qu’un sursaut dans un trend baissier caractérisé. Cela voudrait dire que la tendance à la baisse qui dure depuis une bonne année n’est pas encore terminée. Dans ce cas, on peut toujours espérer que nous n’irons pas plus bas que le plancher d’octobre et le graphique ferait l’image d’une formation en W ; très bon signe pour un achat.

Si je poursuis avec les cygnes noirs très apparents dans les commentaires de janvier, la bourse devrait largement chuter. Mais jusqu’où ?

Cyclologiquement, si nous ne parvenons pas à dépasser les 4000 points d’une façon constante, nous entérinons la poursuite du marché baissier et irons retester les plus bas de l’année écoulée.

Un graphique doit nous enlever ce doute ; c’est celui de l’écart des taux qui doit être positif.

De moins 0,77 en décembre, il y a un léger mieux ; nous sommes à moins 0,73 mais le trend est toujours baissier. Le risque de récession est toujours bien présent. En conclusion de cette petite analyse, si la récession s’installe, la FED poursuivra son cycle de resserrement jusqu’à la mi-2023 et l’inflation restera un vrai problème pour les actifs à risque et les obligations.

Alors, raisonnons comme d’habitude. Je suis dans l’impossibilité de vous dire quelle sera l’évolution boursière de 2023 mais en sachant les diverses phases probables de 2023, vous avez plus d’informations pour orienter vos flux d’achats ou de ventes de biens mobiliers. Se préparer au pire ou ne pas hésiter lorsque le marché rassure, c’est faire de la bonne gestion. Prévoir est difficile surtout quand il s’agit de l’avenir !!!

Voyons pour terminer quelques graphiques de valeurs qui vous tiennent à cœur :

Voilà, bonne lecture et bonne journée

Roger LECUT

Gradué en Sciences Bancaires et Boursières.

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