CHERS INVESTISSEURS,
Nous passerons la nouvelle année avec plus de 2 millions de contaminations en Belgique. Le bilan de ce matin s’élève à 27.895 décès. C’est impressionnant. Il faut garder prudence et faire en sorte que le bonheur de vivre sans crainte soit tout aussi recherché que les gains boursiers. Pour cela, il faut se garantir et protéger les autres. C’est une discipline parfois dure à appliquer mais la vie en vaut bien le sacrifice.
Ce petit mot sera le dernier de cette année ; un peu de repos ne fait du tord à personne. J’en profite donc pour vous souhaiter de tout cœur une bonne santé et la joie de retrouver ceux que vous aimez. Je souhaite également que vos soucis tombent en poussière et s’envolent dès la première bourrasque du matin.
La semaine passée, je vous parlais un peu de l’approche fondamentale des actions. Voici à nouveau quelques éléments de réflexion.
AB INBEV espère voir l’impact de la pandémie se normaliser en 2022. Le nouveau PDG de entreprise se montre optimiste sur la croissance des bénéfices à moyen terme et la valeur affiche un PER de 20,94 et un rendement de 0,98. Un titre avec un PER (degré de cherté) élevé n’est pas nécessairement surévalué.
Par exemple, la valeur AB INBEV peut avoir un PER élevé parce que les investisseurs sont convaincus que les bénéfices vont croître très rapidement dans le futur. C’est pour cela qu’il existe un autre ratio qui permet de prendre en considération la croissance des bénéfices futurs : le PEG (Price-to-earnings growth). Il se calcule en prenant le PER d’un titre et en le divisant par le taux de croissance (en %) des bénéfices attendus pour l’année suivante. Il faut parfois chercher beaucoup pour le trouver. Par exemple, un titre avec un PER de 21 et dont la croissance du bénéfice est attendu en croissance de 12% l’année suivante, alors son PEG est de 1,75. La règle est de se dire : plus le PEG est petit, plus c’est intéressant car cela signifie que votre achat est bon marché par rapport à la croissance à venir.
Voyons une autre façon de faire : Il s’avère que CFE devrait se scinder en deux entités différentes pour que les activités de dragage (protection des terres suite à montée des eaux) et environnementales (installation de parcs éoliens en mer) puissent se développer de façon plus efficace. Si vous ignorez ce fait, vous pouvez vous baser sur le rendement de la valeur et estimer qu’un rendement de 0,89 % est loin de correspondre à vos souhaits.
Le rendement mesure la rentabilité du dividende distribué à l’actionnaire au cours actuel du titre. Pour le calculer, on prend le montant des dividendes versés au cours de l’année et on le divise par le cours du titre. Par exemple, si une entreprise verse chaque année un dividende de 2 euros par action, et que l’action cote 40 euros, alors son rendement est 5%. Les entreprises matures, bien établies offrent bien souvent de meilleurs rendements et vous pourriez vous dire que CFE est une valeur à éviter sur ce point. Mais sachez, que contrairement aux majors, les entreprises jeunes et en forte croissance versent quasi toutes, des dividendes plus faibles, voire pas de dividende du tout.
Dans le cas de CFE, vous lirez bientôt que cette société est très forte dans la construction de parcs éoliens off-shore. Elle est renommée en Europe et en Asie, mais commence à s’étendre aux États-Unis et au Moyen-Orient. Grâce à un carnet de commandes record, CFE a revu à la hausse ses estimations pour l’ensemble de l’année et les investisseurs avertis estiment que la décote de holding de CFE devrait bientôt disparaître. Voyons une autre méthode fondamentale. C’est le taux de distribution cher aux investisseurs. En effet, ce taux de distribution représente la part du bénéfice de l’entreprise qui est versée aux actionnaires sous forme de dividende. Il se calcule en prenant le dividende par action et en le divisant par le bénéfice par action (BPA).
Donc si une entreprise verse chaque année un dividende de 2 euros par action et affiche un bénéfice de 4 euros par action (BPA = 4 euros), alors son taux de distribution est 50 %. En d’autres termes, l’entreprise redistribue la moitié des bénéfices à ses actionnaires, sous forme de dividendes. Bien souvent, les entreprises qui paient un dividende ont un taux de distribution compris entre 25 % et 50 %.
Mais parfois, certaines entreprises peinent à découvrir de nouvelles façons d’investir et de rentabiliser au maximum les gains engrangés. Alors, le taux de distribution élevé peut être le signe que l’entreprise privilégie la restitution du trop en caisse aux actionnaires par un généreux dividende. C’est typique des entreprises bien installées et qui vivent en suffisance. Cela fait la différence avec les jeunes entreprises qui doivent financer leur croissance et disposent de nombreuses opportunités d’investissement. Elles sont moins inclines à verser un dividende à leurs actionnaires, mais n’en sont pas moins des valeurs de bon investissement. Voyons le comportement boursier en cette fin d’année.
Le sentiment global reste bullish avec 63 % d’investisseurs qui croient à la poursuite haussière. Le Bitcoin continue à souffrir et l’or profite de l’inquiétude ressentie face à l’inflation.
Il me reste à jeter un coup d’œil sur les valeurs recherchées en cette fin d’année.
Je vous souhaite à nouveau de bonnes et heureuses fêtes et bonne lecture A l’an prochain
Roger LECUT Professeur de Cyclologie Boursière Gradué en Sciences Bancaires et Boursières