Le petit mot boursier de Roger Lecut (22 janvier 2022)

Chers investisseurs,

Les heures sont sombres. Rappelez-vous, le 20 décembre, nous avons dépassé le cap des 2.000.000 de contaminés par le virus CORONA et nous déplorions 27.895 victimes. Un mois plus tard, nous en sommes à 2.697.239 personnes ayant été contaminées et nous atteignons les 28.780 décès. Bigre !! Restons prudents.

La Bourse ne se porte pas au mieux pour l’instant. Les risques de guerre en Ukraine, les tueries au Yémen et les petits conflits territoriaux sur les endroits clefs entre le Japon, la Chine et les USA n’amènent pas l’enthousiasme des investisseurs. Avant toute chose, il faut s’informer avant d’agir. Alors posons-nous des questions. La première : quelle est l’actuelle évolution des secteurs par rapport à un recul de six mois.

La deuxième : Quelles sont les valeurs clés les plus atteintes ?

La troisième : Quel est la tendance générale des principaux marchés américains ?

Force est de constater qu’hier, il y avait à New York, 1422 valeurs en hausse et 6922 en baisse. En bref, il fallait chercher pour trouver seulement 22 valeurs qui poursuivaient leur hausse contre 1691 qui continuaient à chuter. Techniquement, il n’y avait plus que 1530 valeurs qui évoluaient au dessus de la moyenne mobile de 50 jours contre 7006 valeurs qui évoluaient sous ce soutien. La tension baissière se marque en plus sur le percement de la moyenne de 200 jours. Seulement 2151 titres évoluent encore au dessus de celle-ci alors que 6445 autres l’ont franchie vers le bas.

La quatrième : Quel est le refuge recherché en ce moment ? Au vu de cela, 54 % des investisseurs sont désormais Bearich (vendeur) contre 46 bullish (acheteur). Le climat est donc très méfiant et l’or reprend des couleurs. Mais quid des très probables hausses de taux d’intérêt ? L’or ne rapporte rien.

Vous me direz qu’il y a mieux et qu’il ne faut pas dédaigner les cryptomonnaies. Pourtant, elles ne m’ont jamais très emballé. Il y avait moyen de spéculer sur la hausse mais quand on a dit que le cours pouvait aller à 100.000 euros le bitcoin, je n’y ai vu que de l’arnaque en vue et j’ai laissé ce pari aux autres.

La Réserve fédérale américaine a l’intention de retirer les mesures de relance des marchés financiers et bien entendu, cela fait souffrir les actifs les plus risqués. Le Bitcoin évolue déclin après déclin. Ce grand actif numérique vient de retoucher son plus bas niveau depuis juillet 2021. En fait, depuis son pic en novembre, il a perdu plus de 45% de sa valeur. D’autres monnaies numériques ont souffert tout autant, sinon plus, comme l’Ethereum et toutes les autres. Mais quoi encore ?

L’attrait ou le désintérêt envers une monnaie a un impact considérable. Souvenez-vous de la livre turque ou de la livre anglaise. Cela marque les esprits. Prenons maintenant le bitcoin, et bien, depuis son sommet de novembre, il a anéanti à lui seul, plus de 600 milliards de dollars de valeur marchande. Cumulées avec les autres monnaies virtuelles, cette perte atteint plus d’un billion de dollars américains. Vous comprendrez que cela donne une idée de l’ampleur de la destruction de valeur. Les baisses en pourcentage masquent souvent la réalité. J’estime que la perte financière d’un placement vaut la peine d’être considérée à la fois en monnaie du pays et en pourcentage. Cela est plus représentatif et peut marquer à vie l’instinct de gain d’un investisseur un peu spéculateur. Comme le dit le dicton : chat échaudé craint l’eau froide.

La cinquième : comment évoluent les indices boursiers ?

La volatilité augmente rapidemment, les indices DOW JONES et SP-500 sont proches de la rupture. Celle-ci est réelle au Nasdaq. Le conseil est d’attendre. Janvier est souvent un mois agité. L’indice de volatilité est à 36,25, soit plus de 40 % au-dessus de sa moyenne mobile à 50 jours. Cela indique que les investisseurs sont préoccupés par la valeur à court terme de leurs portefeuilles.

La sixième question : Que disent les indicateurs techniques ?

Le nombre d’actions atteignant des creux de 52 semaines dépasse le nombre atteignant des sommets et se situe dans le bas de sa fourchette, ce qui indique une peur extrême. Le S&P 500 est inférieur de 3,31% à sa moyenne sur 125 jours. Au cours des deux dernières années, cet indice boursier a généralement été au-dessus de cette moyenne, de sorte que des baisses rapides comme celle-ci indiquent des niveaux extrêmes de peur.

Les obligations ont surperformé les actions de 4,03 points de pourcentage au cours des 20 derniers jours de bourse. Cela se rapproche de la performance la plus faible des actions par rapport aux obligations au cours des deux dernières années et indique que les investisseurs fuient les actions risquées pour la sécurité des obligations. Résumons-nous, il y a un danger de correction ; c’est évident mais cela se joue sur le risque de guerres, sur le risque de hausse accélérée des taux d’intérêt et sur le risque amplification coronavirus.

Je ne trouve guère d’occasions d’achat sur notre secteur belge. En voici quelques unes toutefois.

Je remarque aussi que AGEAS a perdu sa valeur spéculative avec l’arrivée de la SFPI qui vient de prendre 6,3 % du capital. Après réflexion, AGEAS reste toujours en point de mire.. car il y a d’autres actionnaires qui désirent augmenter leur participation (BlackRock, Inc.-Schroders Plc-Norges-Fosun-Franklin Mutual Advisers) ; les volumes traités sur la place de Bruxelles en sont un signe évident. Il y a toujours BNP-PARIBAS-FORTIS qui aimerait sa part du capital et il y a aussi justement l’avocat Modrikamen qui voudrait que cette dernière banque verse une monumentale indemnité à AGEAS. Si la banque perd le procès, elle ne perdrait pas sa mise puisque transférée dans l’acquisition partielle du bien.

Voilà, soyez attentifs et bonne lecture. Roger LECUT Professeur de Cyclologie Boursière Gradué en Sciences Bancaires et Boursières.

Roger Lecut

Je propose un cours en ligne sur la cyclologie boursière accessible gratuitement. Des analyses boursières régulières des actions et indices boursiers. Gazette de l'investisseur avisé : Chaque mois et ceci depuis l'année 2003, je vous propose une gazette boursière pour investir en bourse. Dans cette gazette je présente et commente des graphiques boursiers de valeurs françaises et internationales. J'analyse aussi les indices internationaux (Cac 40, Nasdaq, Dow Jones, ...) en me basant essentiellement sur les graphiques et les cycles économiques et boursiers. J'étudie aussi les fondamentaux des sociétés et je prends aussi en compte le contexte économique actuel (santé des différents secteurs d'activité, conflits militaires, devises, stocks des matières premières, économie globale, ...). Bonne lecture à tous. Roger LECUT Professeur de Cyclologie boursière Ancien Administrateur et ancien Vice-Président d'INVESTA

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