CHERS INVESTISSEURS,
Nous sommes dans une phase d’incertitudes, d’espoirs et de déceptions. Un rien nous fait bondir et nos portefeuilles s’enflamment soudainement pour retomber ensuite sous notre prix d’achat. Ce qui se passe en ce moment, c’est que le public boursier a complétement changé et ce que craignaient les anciens est bien en cours d’installation. Nous avons beau dire que la bourse n’est pas un casino. Ce n’est plus ce que pensent les personnes avides de gains faciles.
Prenons le cas d’UCB. La drache de fin juin, c’est le report à nouveau de la décision de l’autorité américaine des médicaments concernant le médicament Bimzelx. La FDA a en effet reporté sa décision au trosième trimestre alors que tous l’espérait à la fin du semestre. Il y a quand même, une bonne nouvelle, c’est l’accord pour le médicament soulageant une maladie musculaire rare (le rozanolixizumab). N’empêche que ce retour de manivelle a incité des brokers a modifier l’espérance de cours dans une fourchette allant de 94 à 101 euros et le pourcentage d’avis d’achat passe en un mois de 73,7 à 71,4 %. Bien entendu, tous se disent que l’action est fondamentalement sous-évaluée. Mais le ramage n’est plus aussi beau que le plumage et une autre vedette du moment ArgenX est la cible nouvelle de toutes les attentions boursières.
En effet, cette valeur souvent citée dans mon petit mot boursier vient de bondir de 46 %. Cela attire les amateurs de gains rapides. Argenx a bondi suite à l’annonce du succès d’un essai clinique de phase 2 sur son produit phare contre les maladies auto-immunes, l’efgartigimod (commercialisé sous le nom de Vyvgart Hytrulo). La valeur fait un return de 39,04 % ces 52 dernières semaines et dans la foulée, plusieurs analystes ont relevé leur recommandation ou leur objectif de cours sur le titre allant jusqu’à 495 euros. Je me pose quand même la question : faut-il acheter ?
Soyons fiers de cette biotech belge spécialisée dans l’immunologie qui s’est offert une seconde hausse en annonçant le lendemain de cette annonce, une émission d’actions : elle espérait lever 750 millions de dollars, elle en a récolté 1,1 milliard (soit 980 millions hors frais). Ouf, c’est vraiment super mais !!
Depuis que je m’intéresse à la bourse, j’ai toujours remarqué que comptablement, une augmentation de capital provoque une dilution des bénéfices et que le cours boursier représente l’actualisation des dividendes futurs. Alors si l’enthousiasme des brokers était bien évident : il passe en avis d’achat de 94,10 % à 89,5 %. La cible moyenne à atteindre passe de 434,79 euros à 434,8 euros. Et nous sommes à 491,80 euros. C’est simple, le cours est déjà estimé surévalué. Il y aura aussi la bataille entre des produits d’ArgenX et d’UCB. Bref, ceux qui vont foncer sur cette valeur prendront un risque certain. (comme au casino). La Belgique devient une référence dans les recherches médicales . Peut être verrons-nous sans tarder la cotation d’EXO Biologics. C’est une société de biotechnologie belge engagée dans le développement de produits biopharmaceutiques utilisant des vésicules extracellulaires. Ces exosomes sont pleins de promesse et la société liégeoise est autorisée à lancer une étude clinique. Attendons voir mais j’ai connu bien des déboires depuis que je me suis spécialisé dans le domaine boursier. On peut dire que 8 sociétés sur 10 introduites en bourse évoluent actuellement avec un cours inférieur de 90 % à leur cours d’introduction en bourse, du moins depuis cinq années.
Nous avons connu aussi des sociétés intégrées dans d’autres mammouths comme ABLYNX qui se trouve dans le giron de SANOFI .
Mais quelle que soit la qualité des chercheurs, il y a un chemin très rocailleux à franchir avant d’arriver à la reconnaissance et l’approbation officielle avant la commercialisation. Trop d’embûches et de retards « organisés » par des pressions des concurrents avant d’avoir le feu vert et les rentrées espérées. Alors, pas d’emballement. Certains pensent au paramédical comme investir dans BioSenic SA. C’est une société de biotechnologie spécialisée dans le développement de produits innovants pour répondre à des besoins non satisfaits en orthopédie et dans l’exploitation des possibilités offertes par l’utilisation thérapeutique des sels d’arsenic pour les patients souffrant de maladies auto-immunes ( la maladie du greffon contre l’hôte, le lupus érythémateux disséminé, la sclérose systémique et les fractures tibiales à haut risque, ainsi que d’autres indications orthopédiques, telles que l’arthrite, en combinant des techniques nouvelles et évaluées, protégées par la propriété intellectuelle. Mais le graphique n’incite guère à l’achat.
Voyons maintenant quelques valeurs de notre patrie, la Belgique.
et pour finir, voici la tendance à New York.
A titre indicatif, ma valeur benchmark est relativement positive. Restons calmes et suivons bien l’évolution sans trop nous emballer.
Bonne lecture
Roger LECUT
PROFESSEUR DE Cyclologie BOURSIERE