Bien le bonjour,
La crise du Corona est de plus en plus pesante. En Belgique, 1.312.360 personnes contaminées et 25.846 décès enregistrés. C’est énorme.
Les marchés boursiers en sont quelque peu le reflet. Vous pouvez lire des articles rassurants et des articles incitant quasi à la panique. Les médias parlent beaucoup de correction boursière mais 10 % c’est une simple correction. Octobre est quasi écoulé sans le rappel du krach de 1987. Bien entendu, il faut faire vendre les journaux et certains ont la plume facile pour rappeler les angoisses des crises de 1929, de 1987 et aussi de 2008. Mais la crise des technos de l’an 2000 a fait tout aussi mal avec de malheureux investissements dans la technologie. Les victimes de l’effondrement des tours à New York ont été recensées dans bien des pays. Je me rappelle d’une valeur qui avait grimpé au ciel en faisant devenir millionnaire une de mes connaissances. Lorsque le PDG a été tué dans la tour, il y a eu un vent d’hésitation et puis tout a basculé ; la tête pensante n’était plus là et la société a fini par disparaître ; le portefeuille de cette personne aussi ; elle avait conservé désespérément ses titres en pensant au rebond utopique. Nous ne l’avons plus jamais revue lors de rencontres boursières ; elle s’était ruinée en tombant amoureuse de son titre préféré.
Personnellement, je suis resté serein car il n’y a pas d’élections présidentielles cette année. Celles-ci sont toujours un facteur d’instabilité aux États-Unis. La Bourse n’a jamais aimé la politique et sans politique, la bourse et plus particulièrement le mois d’octobre se portent habituellement comme un charme.
Vous me direz qu’il y a d’énormes risques amplifiés par les « journaux parlés » de tout bord. Oui, bien entendu, la crise énergétique est bien présente et couve aussi bien en Asie, en Europe et même chez les producteurs de pétrole comme les États-Unis. Il est vrai que nous faisons de la corde raide et que si la croissance en Chine, dans les Indes et les grands pays d’Europe se grippait, c’est le monde du capitalisme qui en payerait les frais. Je préfère lire des articles qui me parlent des perspectives de croissance extrêmement bonnes et qui le resteront surtout après le gros de la crise sanitaire. Ce qui me chagrine un peu, c’est la facture énergétique qui finira par affecter les ménages et leur façon de consommer. Pourquoi diable avoir mis le nucléaire à la porte ? A part les déchets (un réel problème), ce n’est guère polluant pour l’air que nous respirons. Même des écolos semblent alertés par sa disparition soudaine. En attendant, les investisseurs se tournent vers les matières premières et les financières. D’autres recherchent des opportunités sensationnelles comme les cryptomonnaies. En un mot, c’est un nouveau monde qui recherche des opportunités de grands profits immédiats et qui n’hésite pas à déployer des quantités d’argent sans précédent en entraînant de nouveaux investisseurs qui croient à l’argent facilement gagné.
C’est aussi un système basé sur des campagnes publicitaires qui mettent en avant, comme en 2008, des avantages énormes sur de nouvelles façons d’investir. Je me rappelle les premiers fonds d’investissement. Il fallait diversifier et tellement bien diversifier que le fonds n’évoluait quasi jamais à la hausse. En ayant tous les secteurs à la fois, ceux qui grimpaient ne faisaient que combler les pertes de ceux qui baissaient. De plus, il fallait rémunérer les gérants des fonds ; c’est comme actuellement avec les fonds basés sur l’or. Même s’il reste stable, tous les mois, il faut payer les gérants en vendant quelques lingots et finalement, la valeur marchande diminue régulièrement.
Des méthodes volatiles voient régulièrement le jour et sont de plus en plus complexes. C’est à un tel point que de simples employés de firmes financières ne savent plus vous expliquer les risques encourus avec les effets de levier et les contrats à terme. Ils savent bien entendu vous amener à utiliser vos investissements en cryptomonnaie pour obtenir un meilleur rendement potentiel en recourant à leurs nouvelles méthodes.
Mais qui comprend réellement le danger. La plupart des investisseurs perdent de l’argent avec ces transactions. Vous semblez avoir compris ce type de marché. Pourtant, vous achetez du Bitcoin comme vous achèteriez une action SOLVAY ou PROXIMUS via le marché au comptant. Vous passez un ordre limité ou au cours et la banque la place en portefeuille titres. Avec les cryptomonnaies, du fait de leur prix astronomique, on vous place en portefeuille, une fraction de bitcoin qui représente la valeur de votre achat de 1000 ou 5000 euros payés pour la transaction. Mais voilà, afin de faire de très beaux gains, le broker vous parlera inévitablement des effets alléchants de levier ou des contrats à terme. En fait, vous pouvez prendre une position importante dans une cryptomonnaie afin de spéculer sur une baisse (short position) ou une hausse de cours (long position) de cette cryptomonnaie. Si vous avez de la chance, vous pouvez ainsi réaliser un multiple du bénéfice que vous auriez réalisé en utilisant simplement la cryptomonnaie en votre possession. Pour mieux comprendre, avec cet effet de levier et une simple mise de 1000 euros en Bitcoin, vous pouvez acheter une position de 10.000 euros (effet de levier de 10). Si le Bitcoin augmente de 10 %, vous engrangerez 1000 euros de bénéfices. C’est super mais, vous le savez, le Bitcoin est hautement spéculatif et si sa cotation chute de 10 %, vous perdez la totalité de votre position de base, que vous ayez utilisé l’effet de levier ou un contrat à terme. C’est pourquoi, je préfère laisser les cryptomonnaies à l’écart de mon portefeuille.
Je vous présente quelques graphiques des valeurs belges les plus recherchées par les brokers en ce moment.
Voilà, je vous souhaite bonne lecture et bon Week-end.
Roger LECUT Gradué en Sciences Bancaires et Boursières Professeur de Cyclologie Boursière Tribune à la Salle Boursière de Charleroi.