Chers investisseurs, bonjour,
Les nuages commencent à polluer le ciel serein boursier. Nous en sommes à la période des questions et chacun y va de sa théorie qui lui semble bien supérieure aux autres. Beaucoup restent sur leur position et restent intraitables. Par exemple, pas question de leur dire que 20,726 décès en Belgique semblent signifier une très probable 3ème vague. Ils veulent la liberté et surtout celle de circuler partout et à toute heure. En bourse, c’est quasi les mêmes propos. On est trop haut, on va se casser la figure ou bien (et je suis plutôt de cet avis), nous avons tellement besoin de dépenser nos économies et notre énergie que la libération past-corona provoquera un boom jamais égalé dans les économies occidentales. (quitte à le payer dans 3 ou 4 ans)
Certains brokers pensent que 2021 sera une nouvelle année haussière et un certain nombre de graphiques à long terme comportent d’ailleurs plusieurs indicateurs dont les signaux haussiers ont toujours été suivis d’un cycle haussier de deux ans pour les actions. Bien entendu, il n’y a aucune garantie à ces mécanismes qui ne reflètent que l’intention des boursiers et non leurs actions.
Comparons l’évolution de l’indice des 500 valeurs américaines et celui des obligations à 30 ans avec le S&P-500 lui-même. Lorsque le ratio (appelé KST) passe au-dessus de sa moyenne arithmétique, il indique qu’il y a de bonnes chances de voir les actions surpasser les obligations pendant une période prolongée. Il indique également que les actions sont susceptibles de hausser indépendamment des aléas du fait qu’une injection de liquidités au début du cycle de reprise fait grimper à la fois les actions et les obligations. Toutefois, lorsque le ratio entre obligations et actions s’inverse, cela signifie que les actions se rendent compte que l’économie a l’élan nécessaire pour croître d’elle-même, avec peu ou pas d’aide de la banque centrale. Dans la plupart des cycles économiques comme celui en cours, la tendance depuis un an ou plus à la hausse des actions à la suite de tels signaux est donc classique. Et actuellement, cela représente un signal d’achat.
Nous voyons que la tendance à la baisse 2019-2020 a été brisée récemment. Cette action a maintenant été confirmée par le ratio que nous venons de voir. Les chartistes verraient même une formation de hausse dite « tête et épaules inversées » qui n’aurait pas eu assez de temps pour compléter une épaule droite. La puissance de ce signal s’est fait sentir en 2009 avec une évasion qui dure encore.
Alors, comment franchir ce mur d’inquiétude ? Ce mur est représenté par la tendance à la baisse du VIX depuis le printemps dernier. Cependant, il est encore à un niveau assez élevé. Le graphique nous montre des pics majeurs depuis 2008 avec un bas extrême en 2017.
Nous avons toutefois assez bien de pics majeurs depuis 2008. L’indice de volatilité des marchés reflète la complaisance. La dernière lecture est 21,91. Mais une lecture complaisante n’est pas, comme de 2004 à 2007, une indication fiable de vulnérabilité. De même, en cyclologie, on remarque qu’il est peu probable qu’un sommet majeur se développe tant qu’une lecture inférieure à 18,5 n’a pas été enregistrée et c’est le cas. De plus, si l’indicateur KST descend sous zéro, dites-vous bien que c’est parti pour la correction de janvier.
Alors, je reviens sur mon idée. J’attends la traditionnelle correction de janvier pour me positionner à nouveau à la hausse. Il est vrai que certaines choses peuvent inquiéter à court terme, non pas du point de vue du marché baissier, mais plutôt d’une correction latérale avec plancher et plafond pendant quelques mois. Je traduis ma pensée : tous les marchés haussiers seraient temporairement interrompus par des mesures correctives, mais, ce pourrait être aussi le bon moment plus que tout autre pour digérer des gains récents avant de reprendre des positions dans la phase plancher de l’évolution de l’action. L’indicateur NYSE Bullish Percent montre qu’une correction est suivie de consolidations latérales. D’autre part, ces lectures fortes font apparaître des indicateurs de surachat. Ces poussées à l’achat donnent des oscillateurs exceptionnellement surachetés dans les premiers stades d’un marché haussier. Ils font partie de la tendance haussière globale. En fin de compte, bien que la lecture élevée actuelle suggère que le marché peut être risqué pour les investisseurs, je ne vois que des signes positifs pour les investisseurs à long terme.
En résumé, je m’attends à une correction qui devrait être mise à profit pour acheter car, à plus long terme, vous serez gagnants. Alors que faire ? Vous avez des positions solides, vous les conservez ou vous diminuez leur importance par rapport à votre portefeuille global. Il vous reste beaucoup de liquidités, n’hésitez pas à investir dans les valeurs citées ci-après.
Voilà, bonne lecture, bonne fin de dimanche et surtout protégez-vous bien
Roger LECUT
Gradué en Sciences Bancaires et Boursières
Professeur de Cyclologie Boursière
Tribune à la Salle Boursière de Charleroi