Chers investisseurs, Bonjour.
La Bourse est comme le temps. Le soleil luit un peu mais la grisaille reprend le dessus. Nous sommes sous le coup des menaces géopolitiques et le mot « guerre » empoisonne nos heures de liberté. Il faut faire confiance et croire à des débouchés heureux. Pourtant, la gangrène s’empare de beaucoup de secteurs, plus personne ne se contente de son sort et l’appât du gain est la guidance de bien des personnes.
Que faire et que penser ? L’or est une valeur refuge historique mais ne rapporte rien. Comme le dit fièrement T. SMITH, le CEO de FUNDSMITH : L’immobilier, c’est bon pour y habiter ou y travailler, mais pas pour y investir. Les obligations ne sont que les dettes en papier d’autres sociétés ou d’Etats de plus en plus endettés. Quid un remboursement en ronds de carottes. Faut-il se fier aux conseillers boursiers ? Ce sont des personnes compétentes, bien entendu, mais elles défendent aussi les intérêts des sociétés qui les emploient et leur demander de revenir sur leurs positions est souvent leur demander un cas de conscience : signaler l’inverse de leurs dires du trimestre passé peut être périlleux. Par exemple, si leurs conseils ont amené l’évolution d’une valeur à un prix déterminé, en retirer le soutien ou le pronostic haussier risque de suicider les impulsions haussières de la société avec un brusque retrait collectif d’une masse d’investisseurs.
Alors, c’est à ce conseiller de prendre conscience de ses déclarations sur le capital à risques. Prenons des exemples pour mieux comprendre. Vous avez acheté MELEXIS pour les puces qui connaissent une forte demande avec l’électrification des véhicules et la très probable fourniture de capteurs pour le nouveau smartphone de Google.
En juillet, il y avait 27 % d’avis d’achat de la part des analystes qui ciblaient un cours de 96 euros dans les douze mois à venir. En septembre, le même pourcentage d’analystes voyaient la valeur à près de 102 euros. Le cours était de 81 euros. Un potentiel de hausse de 25 %. En octobre, même nombre d’analystes, même cible. Et ce 20 octobre, le cours est à 75,75 euros avec des indicateurs peu brillants depuis début août. Le trend haussier a été brisé, on évolue sous la moyenne. L’accumulation des gros investisseurs a cessé, les ventes l’emportent sur les achats et La force relative pourrait bien entrer en zone de survente. L’avenir en rose serait-il passé au rouge ?
Prenons DEME comme exemple. Elle n’est pas dans l’indice BEL 20 mais elle était très recommandée. La hausse des taux d’intérêt lui joue un mauvais tour ainsi que des retards dans de nombreux projets d’offshore qui coûte de plus en plus avec cette hausse des taux. Cela irait mieux l’an prochain mais que dit le graphique ? Le cours évolue sous sa moyenne. Les institutionnels n’accumulent pas le papier, les ordres boursiers sont plus vendeurs qu’acheteurs et le Relative Strength Index évolue latéralement, frôlant même la zone de survendu. En général, c’est un signe de prochaine reprise à la hausse mais voilà que la troisième zone énergétique dans la partie belge de la mer du Nord est remise en question en raison de conflits potentiels avec d’autres activités (navigation, ports).
Parlons de COFINIMMO. La société maintient son dividende mais lève une augmentation de capital pour renforcer son bilan. En juillet, il y avait 46 % d’avis d’achat de la part des analystes. Il voyaient le cours évoluer à 89 euros dans un avenir de 12 mois. En septembre, il restait 35 % d’analystes à l’achat avec une cible de 83 euros et en octobre, il reste 28 % d’analystes à l’achat avec une cible de 80 euros. Le cours est descendu à 56 euros soit un potentiel de hausse de 41 %. Le cours évolue sous sa moyenne. Les institutionnels se sont dégagés de façon importante; Les ordres de vente priment les ordres d’achat et le Relative Strength Index est même en survendu.
Prenons SOFINA qui a connu une année difficile en 2022 et a lancé un programme d’achat de ses propres titres. En juillet, elle cotait 195 euros et 100 % des analystes lui donnaient un potentiel de hausse de 75 % à un cours médian de 341 euros. En septembre, le potentiel de hausse est ramené à 318 euros avec un cours évoluant à 205 euros. En octobre, le cours descend à 187 euros mais le potentiel haussier reste entre 275 et 319 euros. Cela fait quand même un espoir haussier de 60 à 70 %. Comme d’autres valeurs du BEL 20, la valeur évolue sous sa moyenne mobile. L’indicateur accumulation/distribution est dans le rouge, Il y a plus de ventes que d’achat et le RSI pourrait bientôt entrer dans la zone de survente. Comme l’indique le graphique les brokers ont quitté en partie à la mi-septembre. Alors la question ? Faut-il écouter le conseiller ou faire confiance au graphique ? Beaucoup pensent que le cap le plus difficile est franchi et que 2024-2025 sera une bonne année pour SOFINA.
La valeur UCB recueillait 71 % des avis d’achat des analystes avec un objectif de cours de 101 euros en juillet. En septembre, 73 % des analystes confirmaient encore l’objectif médian et en octobre, nous sommes à 76 % d’analystes acheteurs avec un objectif qui passe de 103 à 112 euros. Mais, une mauvaise nouvelle sur le médicament star a fait chuter la valeur immédiatement, l’objectif fixé par 20 analystes devient 104 euros. Cela représente quand même une augmentation de 46 % sur un cours actuel de 71 euros. Ce qui m’interpelle, c’est que les signaux vendeurs sont apparus le 20 septembre (ligne blanche verticale) et que les analystes sont restés sur leurs positions. Je pense qu’ils ont été piégés par leur engagements. C’est pourtant un retournement de tendance bien évident qui est apparu avec des volumes vendeurs et un RSI qui quittait sa tendance latérale vers le survendu. Cela aurait dû être l’inverse puisque les analystes attendaient l’arrivée de la confirmation de son produit phare aux USA. Le graphique a vraiment averti les investisseurs du danger. Pour bien comprendre, il ne faut pas une intelligence artificielle; je commence d’ailleurs à douter de son application dans la gestion des portefeuilles.
Prenons la valeur COLRUYT qui semble avoir mangé son pain noir. Mais pour les analystes, le cours actuel est trop élevé. Ils voient une chute de 16 % de la valeur pour ramener le prix entre 32 et 33 euros. Les volumes deviennent vendeurs mais le RSI reste dans sa zone de confort.
Voilà ma réflexion de ce jour. Je vous en souhaite bonne lecture Roger LECUT Gradué en Sciences Bancaires et Boursières.