Chers investisseurs,
En Bourse, aujourd’hui, deux nouvelles : elles incitent soit à l’achat, soit à la vente, du moins à une bonne réflexion. Je le répète très souvent, le cours de bourse, c’est l’actualisation des dividendes futurs. Nous commençons par une déception dont il faudrait profiter à titre spéculatif.
C’est la nouvelle société SYENSQUO, crée en 2023,suite à la scission de l’action SOLVAY; cette partie représente deux divisions de produits chimiques spécialisés. La première appelée division Matériaux est une plateforme de polymères haute performance dont la production est utilisée dans les composites de premier plan nécessaires dans les marchés de l’automobile, de l’aérospatiale et de la défense mais aussi de l’électronique.
L’autre division appelée Consumer et Ressources a la mission de fournir des solutions spécialisées aux marchés axés sur les consommateurs. Ces débouchés sont l’agroalimentaire, les soins personnels et l’alimentation. La nouvelle société a hérité de près de 2000 brevets de la firme mère SOLVAY. Cependant, elle a annoncé un bénéfice de base inférieur aux attentes pour 2025. LE GRAPHIQUE CI-APRES EST TRES EXPLICITE avec la correction du jour,


NOUS SOMMES DESCENDUS à la base du CARCAN HAUSSIER, nous devons, nous attendre à l’effet « ECHO », c’est-à-dire que le grand public apprend toujours les nouvelles avec un jour de retard. ceux qui ont vendu aujourd’hui, ont le doigt sur la gâchette pour acheter demain. Comme commentaires, je dirais que c’est quasi le cas de toute nouvelle introduction en Bourse.
C’est l’envolée sur base de chiffres prometteurs mais le cygne noir est souvent présent. Comme le cours de bourse représente l l’actualisation des dividendes futurs, la diminution du moindre espoir fait chuter l’intérêt de certains investisseurs et c’est la correction immédiate. Naturellement, toutes les introductions ne sont pas nécessairement des spéculations osées. Il faut se dire, que l’attrait des produits ne répond toujours pas de suite aux désirs de la société et que les bénéfices espérés ne sont pas là immédiatement. C’est pour cela qu’il y a des hauts et des bas et qu’il faut toujours acheter au moment des déceptions et vendre au moment de l’enthousiasme. (du moins prendre une partie de ses bénéfices).
SYENSQO a perdu ce matin, plus de 10 % en cotation car elle a déclaré s’attendre à une stabilité de ses volumes d’activité ce qui devrait bousculer ses espoirs mis dans le résultat opérationnel, du moins en 2025.
En bonne gestion, afin d’améliorer ses profits dès 2025, SYENSQO prévoit de réduire ses coûts et de compenser l’impact de l’inflation. Ce qui est important pour l’investisseur, c’est que la société envisage une double cotation à la Bourse de New York, en plus d’Euronext Bruxelles. Cela devrait améliorer sa visibilité et sa liquidité aux USA qui sont aujourd’hui sa principale région d’activité, avec plus de 40% de son chiffre d’affaires. La société prévoit qu’une grande partie de sa croissance et de ses investissements futurs se fera aux USA. Une cotation américaine est donc logique.
Revenons aux chiffres publiés : SVENSQO scindée du groupe Solvay depuis décembre, vient de faire un chiffre d’affaires net de 6,6 milliards d’euros en 2024,. C’est une baisse de 4% mais selon la société, cela serait dû à la baisse des prix (-4%). Cette baisse serait toutefois partiellement compensée par la hausse des volumes de vente (+1%).; Réfléchissons, la société vend plus mais les prix de vente sont moindres. Il y a donc toujours l’attrait des produits proposés. De plus, autre bonne chose pour l’investisseur, le bénéfice opérationnel (Ebitda) qui se traduit littéralement par « Bénéfice Avant Intérêts, Impôts, Dépréciation et Amortissement » est en fait les liquidités dont la société a besoin pour fonctionner et se développer. Quand, il est bon, c’est nickel!!. SVENSQO signale qu’il atteint 1,4 milliard d’euros, en baisse de 13%. Il en résulte un bénéfice net de 553 millions en baisse de 26.5%.
L’investisseur doit retenir une autre bonne nouvelle qui sera soumise, comme il se doit, à l’assemblée générale. Le conseil d’administration propose un dividende de 1,62 euro par action pour 2024. Pour créer de la valeur, la société pense vendre son activité AROMA et même ses activités dans le domaine du pétrole et du gaz. Réflexion, c’est un bon choix.
Un achat possible après la correction de cette semaine, tout en sachant que les préoccupations macroéconomiques et l’incertitude de la demande vont persister sur les marchés cette année. Les analystes pensent que la valeur pourrait évoluer dans un carcan de 77 à 122 euros avec une tendance latérale vers les 96 euros. Nous sommes donc en dessous du point le plus faible des estimations. C’est une raison de plus de s’interroger sur nos intentions.
Passons à l’autre société qui a réagit en sens inverse. Je vous en parle souvent. Il s’agit de AGEAS.


La société a annoncé 1,24 milliard de résultat opérationnel en 2024. Elle annonce un rachat d’actions de 200 millions d’euros, elle donne un rendement de 8,7 % par action et le dividende passe de 3,25 à 3,75 en 2025 et à 4,05 en 2026. L’indice de risque faible ESG est à 15,1, le degré de cherté estimé de l’action est à 7,01 (soit plus de 7 fois les bénéfices (donc c’est excellent par rapport au secteur) et le rendement estimé pour cette année est de 7,35 %.
La valeur devrait évoluer dans la fourchette de 44 à 58 euros avec une cible prochaine de 53,60. Beaucoup d’ordres sont arrivés avec une limite à la baisse de 51,95 et à la hausse de 55,15 euros. Bref, cela reste une valeur à acheter et graphiquement, elle pourrait atteindre les 63 euros.


Quoi qu’il en soit, c’est une très belle performance et de plus, la valeur va rejoindre son trend haussier historique.
Bonne lecture, bonne réflexion et surtout pensez à l’effet ECHO. Des personnes vont seulement acheter, d’autres vont prendre une partie de leurs bénéfices pour vendre à ce cours providentiel mais pour racheter plus tard et plus d’actions avec seulement la contrevaleur de la vente du jour, Et oui, VENDRE pour ACHETER plus (une plus grande quantité de titres) . Du moins, c’est un mécanisme rodé, mais attention, il y a toujours des couacs dans toute « spéculation » (vous vendez et le titre ne cesse de monter !!). De plus, cela engendre des courtages.
Roger LECUT Gradué en Sciences Bancaires et Boursières