Le petit mot boursier de Roger Lecut (28 janvier 2023)

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Roger Lecut
Ecrit par Roger Lecut

Article rédigé par un spécialiste de la bourse

Chers investisseurs,

Bien le bonjour.

Mon dernier article en ligne https://www.bourse-attitude.com/article/petit-mot-lecut-21-01-2023

Je vous reviens avec ce Corona virus qui a contaminé 4.691.498 belges et provoqué 33.557 décès. Mais Savez-vous que dans le monde, ce virus a détruit à ce jour : 6.797.895 personnes. Bref il faut vivre avec et en bourse, il faut faire fi de ses soucis.

L’année 2023 semble être programmée pour un marché boursier. Je vous avez parlé du dicton : Ainsi va Janvier, ainsi va l’année. Mais il y a des nuances. Le sentiment des investisseurs en janvier ne correspond pas toujours à « l’effet de sentiment de janvier ». Bien entendu, chacun y va de sa plume et dit connaître plus que l’autre en ce qui concerne l’avenir boursier.

Les chartistes et les fondamentalistes ne sont jamais d’accord. Il y a une part d’ésotérisme qui sépare les deux parties. Pourtant, en 2018, l’International Review of Financial Analysis s’est basée sur la tendance ou le dicton à ce qu’un bond de janvier du sentiment des investisseurs avait un impact positif sur le marché boursier pour le reste de l’année. Une étude de pros révélait que les consommateurs plus optimistes avaient tendance à augmenter dans leur portefeuille, les allocations en actions. Il faut savoir aussi que bien souvent ces allocations ne sont revues qu’en début d’année pour éviter des transferts nombreux trop onéreux. C’est pourquoi, ces allocations n’ont souvent lieu qu’une fois par an, en janvier. C’est pourquoi aussi, que l’augmentation de l’allocation d’actions au premier mois de l’année avait des pulsions haussières pour les 11 mois suivants.

Les études de ces pros ont confirmé ce que les chartistes prétendent depuis des décennies, l’effet de sentiment de janvier fonctionne. Lorsque les cours de janvier sont supérieurs à ceux de décembre, le marché boursier performe la moyenne et cela de février à décembre, et vice versa si janvier est pitoyable.

Donc, 2023 s’est ouvert sous de bonnes augures. Bien entendu, ces fondamentalistes au plus profond de leur âme ont voulu tester si le sentiment des consommateurs en janvier est bien la cause de « l’effet de sentiment de janvier ». Ils ont refait leurs calculs avec chacun des 11 autres mois du calendrier. Contrairement à janvier, ils n’ont trouvé aucune corrélation entre les changements de sentiment de ces autres mois et les rendements du marché boursier au cours des 11 mois suivants. Cela confirme donc que l’évolution de la confiance des consommateurs entre janvier et décembre est un indicateur utile.

Mais pour augmenter les difficultés, certains cherchent la petit bête et se posent la réflexion : même s’il existe une similitude superficielle entre le Baromètre de janvier et l’effet de sentiment de janvier, les deux indicateurs sont-ils bien distincts ?

Le Baromètre de janvier est un dicton selon lequel la direction du marché boursier en janvier prédit la direction du marché au cours des 11 mois suivants.

Mais, soyons réalistes, ce baromètre de janvier n’a aucune signification statistique. Il n’y a pas que janvier qui réagit boursièrement dans l’année. D’autres mois ont ou auraient une valeur prédictive sinon meilleure, de prédire la direction du marché au cours des mois suivants.

En revanche, l’effet de sentiment de janvier reflète un attribut que seul janvier possède. Le dicton a de la force et convainc mieux les investisseurs. Alors, ne jouons pas sur les mots : Si janvier est considéré comme un mois de hausse pour le marché boursier, il ne nous dit rien sur le reste de 2023; mais le fait que l’investisseur soit plus optimiste en janvier qu’en décembre nous en dit nettement plus long.

Pour en revenir à l’analyse technique, voyons un autre baromètre : celui de la moyenne à 200 jours. Oui, oui, je sais, les chartistes emploient tout à tour les 250, les 200 et les 125 jours. Voyons la plus classique, celle à 200 jours. On dit couramment que : « Rien de bon ne se passe en dessous de la moyenne mobile de 200 jours » Cela veut dire n’achetez pas en dessous et investissez au-dessus. Cela veut dire aussi qu’il faut être patient car même si on monte sous la moyenne, il ne peut s’agir dans bien des cas qu’un rallye baissier.

Je rapprocherais cette théorie avec celle de la technique de croisement de moyenne mobile. En effet, je vous ai souvent parlé du baiser plaisant et du baiser mortel ou parfois appelé autrement : croix d’or et croix de la mort. Ces croix ont eu leur heure de gloire pour ainsi dire mais statistiquement, ce n’est pas le moyen le plus efficace pour déterminer les tendances à la hausse et les tendances à la baisse. Cependant, ces croix peuvent confirmer avec encore plus de force le dicton de janvier et dans une phase de marché haussier séculaire, elles conduisent souvent à des gains beaucoup plus importants. Certains investisseurs ne travaillent d’ailleurs plus qu’avec la pente de la moyenne mobile de 200 jours qui donne toute son importance en éliminant les accidents du moment. Ainsi, lorsque la période de 200 jours baisse puis s’élève, cela est probablement une meilleure indication d’un suivi à la hausse que certaines des autres techniques appliquées.

Vous devez cependant vous rappeler qu’il existe d’autres indicateurs que nous pouvons utiliser pour confirmer ou infirmer les signaux que nous trouvons dans une simple analyse des modèles de moyenne mobile. 2023, ce n’est peut-être que le début d’une reprise haussière alors que l’élan positif se renforce pour les actions. Alors, faisant fi de toute critique, l’avenir boursier de 2023 est en train de s’installer.

Mais cette semaine encore, nous avons été ébranlé par les licenciements des géants de la technologie. Nous sommes sous le choc d’un défilé apparemment ininterrompu de licenciements dans la Silicon Valley et au-delà.

Cela semble désastreux pour le monde de l’emploi :

Meta a lancé le train des licenciements massifs en supprimant 11 000 emplois en novembre. Puis, en janvier, Amazon a licencié 18 000 employés. Deux semaines plus tard, Microsoft en licencie 10 000 et dernièrement Alphabet renvoie 12 000 employés.

Un broker a fait le compte et déclare que les entreprises technologiques ont supprimé 240 000 emplois depuis le début de 2021. Depuis le début de cette année près de 70.000 emplois ont été perdus dans l’industrie et cela continue de semaine en semaine..

Ces licenciements technologiques sont un désastre. C’est une erreur de calcul : on a surembauché en croyant que le monde resterait perpétuellement en ligne après la pandémie mais ce n’est vraiment pas ce qui s’est passé car l’économie s’est détériorée lorsque le monde a commencé à sortir de la crise coronavirus et l’inflation s’est invitée au débat. L’augmentation des taux d’intérêt fait vraiment mal.

Voyons quelques valeurs avec la moyenne à 200 jours. Donc acheter au dessus (en théorie) et délaisser en dessous (théorie).

Bonne lecture et bon dimanche

Roger LECUT
Gradué en Sciences Bancaires et Boursières

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