Chers investisseurs,
Ne prenez pas trop de risques en ce moment. Si le coronavirus continue de prendre des vies dans notre beau pays (21,066 décès à ce jour), il n’en est pas moins vrai que beaucoup de jeunes se prennent pour Robin des Bois et « jouent ou boursicotent » littéralement en bourse. C’est du suicide organisé. Les valeurs qu’ils choisissent montent très rapidement, c’est vrai mais je le répète, le cours de bourse doit représenter l’actualisation des dividendes futurs estimés. Or, ils font fi de toute information fondamentale et achètent au mépris de toute prudence. Tout le monde achète, alors pourquoi pas moi aussi ?? Le Bitcoin (ne repose sur rien) et Tesla (cotée 1263.58 fois les bénéfices estimés) sont deux beaux exemples.
Le constructeur de voitures électriques TESLA cote 1263.58 fois les bénéfices estimés, General Electric ne cote que 17,83 fois les siens. C’est de l’incompréhension totale et il est évident que ceux qui parlent d’une bulle boursière qui va éclater ont raison. Mais bien entendu, ceux qui perdront, ce seront ceux qui achètent en dépit du bon sens et non pas les investisseurs avertis. La Bourse n’aime pas les apprentis sorciers et comme avec les produits dérivés, elle le fait savoir de temps à autre.
Ce qui se passe en ce moment, c’est dangereux, c’est comme une ruée d’acheteurs chez Sotheby qui désirent acheter la dernière antiquité trouvée et cela à tout prix. Bien entendu, l’objet grimpe et grimpe encore mais que vaut-il réellement ? Mon grand conseil est de ne pas mettre les pieds dans ce jeu là. J’ai toujours déconseillé d’acheter des valeurs shortées. Vous entrez alors dans le yoyo boursier et la raclée n’est jamais loin.
Cela bouleverse aussi bien des dictons et la cyclologie boursière basée sur des faits répétitifs et des constats historiques est bien forcée de constater que les rouages sont parfois grippés. Parlons du mois de janvier ; « Ainsi fait Janvier, ainsi fait l’année ». Aux USA, on l’appelle le « January Predictor » car il est sensé nous dire l’orientation du marché américain pour les onze prochains mois de 2021. Il est vrai qu’il y a aussi d’autres mois funestes comme mai et octobre qui ont même une plus grande puissance prédictive mais tenons-nous à la légende et à sa réputation.. Comme chaque année, on reparlera de cet effet janvier dans les médias car Janvier est officiellement entré dans les esprits comme un mois « bas » avec le S & P 500 et le DOW JONES dessinant un trend baissier par rapport à début janvier.
Bien entendu, les détracteurs diront de suite que cela repose sur des bases fragiles et les médias financiers annonceront néanmoins les conséquences prétendument négatives de la baisse de janvier pour le reste de 2021.
Mais devant les actions irréfléchies des « Robin des Bois Boursiers » il y a des indications qui permettent de souligner que le January Predictor ne doit pas être suivi à la lettre.
Rappelez vous, janvier 2020 a également été un mois en baisse et pourtant, les 11 mois suivants ont produit un gain bien supérieur à la moyenne historique de 18 %. (dividendes réinvestis).
Comme je l’ai signalé plus haut, d’autres mois ont encore plus de « pouvoirs » prédictifs lors de la prévision de l’orientation du marché boursier au cours des 11 mois suivants. Depuis sa création en 1954, l’indice des 500 valeurs américaines a donné de beaux signaux répétitifs et prédictifs. Le mois de juin a la plus forte capacité de prévision, suivie de février. Janvier est à la troisième place.
Mais franchement, les investisseurs aiment rêvasser et sont moins motivés par la rigueur statistique que par des histoires et des récits qui captent leur attention. D’un point de vue comportemental, le début de l’année est une période plus naturelle pour se baser que par exemple des périodes de mars à mars ou d’août à août. Somme toute, l’investisseur donne la préférence à l’empreinte cyclologique plutôt qu’au poids de la statistique.
Nous devons mieux comprendre ce qui se passe et naviguer dans le paysage actuel sans prendre des risques inconsidérés. Franchement, jouer en bourse sur base de dictons ne m’est jamais venu à l’esprit ; ce que je fais, c’est prendre la vague porteuse pour réaliser de belles opportunités même si celle-ci est sujette à de soi-disants effets « historiques » En effet, aucune corrélation entre l’ampleur de la hausse et le rendement de janvier au cours des 11 prochains mois n’a vraiment été décelée par des études scientifiques.
Ce prédicteur de janvier repose sur une base statistique fragile ; il n’y a pas de corrélation prouvée entre la vigueur du marché en Janvier et son gain au cours des 11 mois suivants. S’il y avait une telle corrélation, nous pourrions être en mesure de coordonner nos envies d’investissements basées sur la confiance des investisseurs acquise au début de l’année pour le reste de l’année..
Je ne désire pas annihiler votre confiance dans ce dicton mais comment croire qu’en 2020, qu’un gain du S&P 500 de seulement 0,01 % en janvier a porté une puissance prédictive de gain de 13% environ fin décembre 2020. Je n’en vois plus le rapport, ni la corrélation ; tout est faussé. 2020 a été une année exceptionnelle ; c’était le plus grand gain de janvier pour le S&P 500 depuis sa création au milieu des années 1950. Nous avions connu une telle coïncidence en 1987 ; pourtant, du 31 janvier de la même année à la fin de 1987, le S&P 500 a perdu 9,9 %.
Ce que je désire vous dire, c’est qu’il ne faut pas croire à une terrible culbute de vos bonnes valeurs en 2021. L’action très contestée des Robinhood qui achètent n’importe quoi, n’importe comment casse le modèle statistique. A cause d’eux, vous ne pouvez rien conclure de la baisse du marché boursier en janvier quant à sa position le 31 décembre.
L’augmentation exponentielle de 500% de l’action GameStop en ce mois de janvier, s’est inversée pour s’effondrer lorsque des plateformes de trading comme Robinhood ont empêché leurs clients d’acheter des actions. Les investisseurs se sont indignés mais ils ignorent encore ce qui se cache derrière la décision de leur plateforme de trading. J’aime autant ignorer leurs méthodes. Ce n’est pas que je désire ignorer le monde moderne, mais vraiment j’aime que les fondamentaux soutiennent tout autant que les graphiques, les valeurs de mon portefeuille et jusqu’à preuve du contraire, ma méthode est la plus réconfortante et la moins anxiogène.
C’est pourquoi, je vous présente quelques valeurs qui gardent des espoirs fondés de hausse pour 2021.
Et quelques unes en France
Voilà, bonne lecture et surtout protégez-vous Roger LECUT Professeur de Cyclologie Boursière Gradué en Sciences Bancaires et Boursières