Principe du béta-slippage
Cet effet mathématique peut produire des différence de performances entre un produit financier dérivé et son sous-jacent. Il est surtout connu pour agir (souvent de façon négatif) sur les ETF.
En effet un ETF reproduit les variations journalières en pourcentage d’un sous-jacent. Or ces variations hausses/baisses créent une différence de performance entre l’ETF et le sous-jacent.
Etudions les cas défavorables et des cas favorables :
Cas défavorables
Avec un ETF pour jouer la baisse (un tracker bear), une baisse journalière puis une hausse le lendemain qui remettra le cours du sous-jacent à votre niveau d’achat vous feront perdre de l’argent (cours de l’ETF < au cours d’achat de l’ETF). C’est lié au beta slippage. Avec un levier cet effet sera accentué.
Voici un exemple pour bien comprendre :
Imaginez que le sous-jacent est le CAC40. Il cote 5000 points et l’ETF BX4 acheter pour jouer la baisse de l’indice cote 20€ (c’est un exemple sur un ETF fictif). Dans la journée le CAC40 perd 10%, il va donc coter 4500 points et votre ETF sans levier va donc gagner le même pourcentage à savoir 10%. Il va coter 22€. Jusqu’à là tout va bien.
Ensuite le CAC40 se reprend et cote à nouveau 5000 points le lendemain. Il aura repris 11.12%. Votre ETF lui cotera 19.55€ (22€ -11.12%). Pour un même cours du sous-jacent votre ETF aura perdu 0.45€ (19.55€ VS 20€). Donc plus il y aura de phases de hausses journalières pendant la baisse plus le beta slippage sera important. Le beta slippage sera accentué par l’effet de levier si vous avez un pris un ETF avec levier.
Simulation : Le tableau ci dessous montre les effets du beta slippage sur 4 trackers fictifs. 1 long sans levier, 1 long avec levier 2, 1 bear sans levier, 1 bear avec levier 2. Pour cela j’ai simplement pris une baisse du sous-jacent puis une hausse pour revenir au même niveau. Cela a pour but de vous montrer les effets négatifs sur le cours de l’ETF si le sous-jacent est en range ou si il est en dents de scie (hausse/baisse/hausse/baisse/…).

Le tableau montre que le beta slippage est présent si le tracker est bear (inversé au sous jacent) et/ou en levier.
- Un ETF Long sans levier : pas de beta slippage
- Un ETF Long avec levier 2 : beta slippage présent et défavorable en range ou en dents de scie.
- Un ETF Short sans levier : beta slippage présent et défavorable en range ou en dents de scie.
- Un ETF Short avec levier 2 : beta slippage encore plus (+) présent et encore plus (+) défavorable en range ou en dents de scie.
Cas favorables
Avec un ETF long en levier, une succession de hausses journalières donnerait une performance globale de l’ETF supérieure au sous-jacent.
Avec un ETF bear, une succession de baisses journalières donnerait une performance globale de l’ETF supérieure au sous-jacent.
Voici la simulation sous forme de tableau :

On voit sur le 1er tableau de simulation que la variation à la hausse du sous-jacent est de 92.80% (en tenant compte du levier) or le gain ETF est de 107.35%.
On voit sur le 2ème tableau de simulation que la variation à la baisse du sous-jacent est de 34.4% or le gain ETF est de 46.40%.
Dans les 2 cas le beta slippage est favorable.
Conclusion sur le beta splittage :
- Les ETFs Long levier 1 (pour jouer la hausse) ne sont pas concernés par le beta slippage.
- Les ETFs seront favorisés par le beta slippage si l’ETF est Short (baissier) et que le sous-jacent va dans le bon sens (= avec le moins de contre sens possible). Mais cela reste très rare sur le long terme car un actif a souvent des périodes de range.
- Les ETFs seront pénalisés par le beta slippage si l’ETF est short ou long en levier et que le sous-jacent est en range ou en dents de scie (hausse/baisse/hausse/baisse/…). Faites attention à cela si vous faites du long terme avec vos ETFs car cela peut impacter fortement les performances.
- Les périodes défavorables sont en général plus fréquentes que les périodes favorables (variable suivant le sous-jacent). Donc attention à la dégradation des performances à long terme sur les produits dérivés de type ETF.
Les ETFs sont donc à privilégier :
- Pour du court terme car l’effet du beta slippage sera moins présent.
- Pour du long terme voir très long terme dans le cas ou le sous-jacent irait très favorablement dans le bon sens (grosse performance sur la durée) et de manière régulière (pas trop de contres tendances courtes et répétées) le plus longtemps possible. Attention car il y a souvent des phases de range ou d’indécision sur le long terme. Mais si les phases favorables compensent les phases défavorables alors la perte de valeur liée au beta slippage sera anecdotique.