Faillite de Silicon Valley Bank (mars 2023)
Le 14 mars 2023, Silicon Valley Bank (SVB) a officiellement fait faillite, provoquant un choc dans l’univers bancaire américain. Cette faillite rappelle, dans une moindre mesure, la débâcle de Lehman Brothers en 2008, bien que les circonstances soient différentes.
Silicon Valley Bank était spécialisée dans le financement des start-up technologiques et des sociétés innovantes, principalement en Californie. Avec la remontée rapide des taux d’intérêt initiée en 2022 par la Réserve fédérale américaine, la valeur de ses actifs obligataires s’est effondrée, rendant la banque vulnérable aux retraits massifs de ses clients.
Contrairement à 2008, où la faillite de Lehman Brothers avait déclenché une crise systémique globale, la faillite de SVB est restée localisée. Le marché boursier américain (Wall Street) a globalement bien résisté, rassuré par l’intervention rapide des autorités américaines pour garantir les dépôts.
En revanche, le CAC 40 et les marchés européens ont montré plus de fébrilité, reflétant une nervosité accrue vis-à-vis du secteur bancaire européen, jugé plus fragile.
Enseignement : Tous les chocs bancaires ne conduisent pas nécessairement à une crise systémique. La réaction rapide des autorités et la nature du modèle économique de la banque concernée sont des facteurs déterminants.
Faillite de Lehman Brothers (septembre 2008)
Le 15 septembre 2008, la banque d’investissement américaine Lehman Brothers a déposé le plus grand bilan de l’histoire à l’époque, avec plus de 600 milliards de dollars d’actifs.
La faillite est survenue après l’effondrement du marché immobilier américain (subprimes) et la dégradation massive d’actifs financiers liés. Le choc a été systémique :
- Gel du marché interbancaire.
- Crise de confiance mondiale.
- Chute brutale des indices boursiers (le CAC 40 a perdu plus de 40% entre septembre 2008 et mars 2009).
Enseignement : Lorsqu’une institution systémique fait faillite dans un climat de défiance généralisée, le risque de contagion est maximal, ce qui peut entraîner une crise économique mondiale.
Faillite de Enron (décembre 2001)
Le 2 décembre 2001, Enron, ex-géant américain de l’énergie, a déposé le bilan après la révélation d’une fraude comptable massive.
Le scandale a non seulement détruit l’entreprise, mais aussi affecté durablement la confiance dans la gouvernance d’entreprise aux États-Unis. Il a conduit à la création de lois plus strictes sur la transparence financière, comme la loi Sarbanes-Oxley.
Sur les marchés :
- Les actions Enron ont chuté de plus de 99% en quelques mois.
- La crédibilité de nombreuses sociétés cotées a été temporairement remise en question.
Enseignement : Les fraudes comptables peuvent miner la confiance du marché bien au-delà du cas isolé de l’entreprise concernée.
Faillite de WorldCom (juillet 2002)
En juillet 2002, WorldCom, géant américain des télécommunications, a déposé le bilan après avoir admis avoir dissimulé près de 4 milliards de dollars de dépenses dans ses comptes.
Le contexte : l’éclatement de la bulle Internet au début des années 2000 avait déjà fragilisé le secteur technologique.
La fraude de WorldCom a renforcé la défiance des investisseurs envers les entreprises du Nasdaq.
Impact :
- Forte pression baissière sur les valeurs technologiques.
- Renforcement des régulations financières post-bulle Internet.
Enseignement : Une mauvaise gouvernance et une surveillance insuffisante dans des secteurs déjà fragilisés peuvent aggraver des corrections boursières.
Faillite de Wirecard (juin 2020)
Le 25 juin 2020, Wirecard, société allemande spécialisée dans les paiements numériques, s’est déclarée insolvable après avoir admis un trou de 1,9 milliard d’euros dans ses comptes.
Wirecard était une des étoiles montantes du DAX 30, et sa chute a profondément choqué le marché européen.
Impact :
- Perte de confiance dans la régulation financière allemande.
- Renforcement des contrôles sur les entreprises technologiques en Europe.
Enseignement : Même des sociétés innovantes, perçues comme « stars » du marché, ne sont pas à l’abri de pratiques frauduleuses. L’analyse des fondamentaux et la vigilance restent essentielles.
Conclusion
Les faillites de sociétés cotées, qu’elles soient dues à une crise économique, une mauvaise gestion ou une fraude, rappellent que l’investissement en actions comporte toujours une part de risque.
L’histoire montre cependant que toutes les faillites n’ont pas le même impact : certaines restent locales, d’autres deviennent systémiques. Pour l’investisseur, la clé est de diversifier son portefeuille, de rester informé, et de conserver une vision long terme face aux crises ponctuelles.