La réplication des ETFs

I. ETF physique

 Le gestionnaire de l’ETF va acheter des actions de l’ensemble des entreprises composant l’indice dans des proportions identiques à celle de l’indice qu’il réplique.

Création/annulation des parts : Lorsqu’un investisseur veut acheter une part de tracker, il faut créer la part et acheter pour lui les actions correspondantes, lorsque le tracker est vendu, il faut annuler la part de l’ETF et vendre les actions correspondantes.

En réalité, les parts d’ETF sont créées et rachetées par une entité connue sous le nom de « participant autorisé » ou « AP », généralement un courtier négociant important. L’ETF publie chaque jour ouvrable un « panier de création » (une liste de noms et les quantités de titres ou d’autres actifs).Pour créer des parts d’ETF, un AP fournit le panier de création à l’ETF et reçoit en retour une part de création, un gros bloc (généralement 50 000) de parts d’ETF. L’AP peut dans certains cas fournir des liquidités en lieu et place de certains ou de l’ensemble des titres, ainsi qu’une commission de transaction en guise de compensation du coût d’acquisition des ETF.

Après réception des parts d’ETF, l’AP peut les vendre en intégralité ou en partie sur le marché secondaire. Une part de création est liquidée lorsqu’un AP rend le nombre de parts spécifié à l’ETF en échange du « panier de rachat » quotidien (qui est généralement identique au panier de création).

Si l’AP reçoit des liquidités à la place des titres, il paiera généralement une commission de transaction à l’ETF pour compenser le coût de la liquidation des titres.

Les mécanismes de création et de rachat permettent de négocier des parts d’ETF à un prix proche de la valeur de marché de leurs actifs sous-jacents.

Lorsque le prix des parts commence à augmenter, l’AP peut estimer rentable de créer des parts en achetant les titres sous-jacents, en les échangeant contre des parts d’ETF et en les vendant sur le marché.

Lorsque des parts d’ETF commencent à se négocier à un prix plus bas, un AP peut acheter des actions sur le marché secondaire et les racheter à l’ETF en échange des titres sous-jacents.

Ces opérations réalisées par les AP, généralement considérées comme des « activités d’arbitrage », permettent de maintenir le prix fixé par le marché des parts d’un ETF à un niveau proche de la valeur de marché des actifs sous-jacents. En même temps, elles assurent la liquidité des Trackers. Bien entendu, ces « animateurs de marché » se rémunèrent par la légère différence entre l’achat et la vente (l’écart maximale est d’ailleurs réglementé, ne pouvant dépasser 1.50% de la valeur liquidative).

Les AP ont donc deux rôles essentiels :

·        Ils assurent que les parts de Trackers ne s’éloignent pas de la valeur de marché des actifs du sous-jacent.

·        Ils assurent la liquidité du marché des Trackers ETF (comme Market-Maker)

II. ETF synthétiques ou indirects et SWAP

 Un swap (échange en anglais) est donc un contrat où deux parties échangent des flux financiers pendant un certain temps. Ce sont des produits dérivés, car il n’y a pas d’actif adossé à ce swap. Il n’est pas nécessaire de détenir l’actif pour recevoir le flux financier lié à cet actif. Ces produits financiers ne sont pas échangeables en bourse. Ils s’échangent de gré à gré.

           Les ETFs synthétiques investissent dans des titres, le « panier de substitution » ou le « panier de collatéral », qui peuvent être dissociés de l’indice de référence et concluent un contrat de swap avec une ou plusieurs contreparties qui s’engagent à payer le rendement de l’indice au fond. Le rendement d’un ETF synthétique est donc garanti par la contrepartie.

           Le collatéral ou substitution désigne les actifs gagés dans le cadre d’un ETF par une contrepartie. Les actifs sont conservés par l’ETF au profit de ses actionnaires, si la contrepartie ne remplit pas ses obligations de paiement.

           Une contrepartie est une entité, généralement une banque, un courtier en actions ou une autre institution financière, qui est tenue de payer le rendement promis sur la base d’un indicateur de marché prédéfini dans le cadre d’un contrat de swap.

Même s’il existe deux structures d’ETF synthétique (une structure de swap non financé et financé), dans les deux cas, les contreparties du swap doivent fournir le rendement de l’indice aux investisseurs d’ETF.

Structure de swap non financé

Une structure courante d’ETF synthétique, la structure de swap non financé, a recours aux swaps sur rendement total.

Dans un ETF adossé à un swap non financé, l’ETF émet des parts récemment créées au profit d’un participant autorisé en contrepartie de liquidités.

Avec les liquidités, l’ETF acquiert le panier de substitution de titres auprès de la contrepartie du swap tout en concluant un contrat de swap sur rendement total avec la contrepartie. Dans le swap, le rendement généré par le panier de substitution est versé à la contrepartie, tandis que cette dernière paie le rendement de l’indice de référence à l’ETF (moins les frais liés au swap, le cas échéant). Dans cette structure, le fonds détient les actifs du panier de substitution.

Structure de swap financé

La deuxième structure d’ETF synthétique la plus courante est le modèle de swap financé. Même si le mécanisme de création est similaire à celui du modèle non financé, l’utilisation du terme swap pour cette structure ne se justifie probablement pas, car un paiement de type swap est techniquement effectué dans un seul sens.

En effet, le panier de collatéral sera versé sur un compte séparé auprès d’un dépositaire indépendant qui sert de « gageur », au lieu d’être détenu par l’émetteur du fond.  En contrepartie des liquidités reçues, la contrepartie est ensuite tenue de payer le rendement de l’indice de référence à l’ETF. La Banque des règlements internationaux, qui mène une recherche, dans le cadre de sa mission, sur les questions de politique soulevées par les autorités des marchés financiers, l’assimile à « l’achat d’une obligation structurée par l’ETF qui est garantie par un collatéral »

En matière de régulation financière, l’Europe a mis en place des normes destinées à protéger les investisseurs. Dans le cas de la régulation des ETF, la norme UCITS ne laisse pas les gérants d’ETF faire tout et n’importe quoi.

En effet, la part du SWAP dans l’actif de l’ETF ne peut pas dépasser les 10 % de l’actif total du fonds. En conséquence et à l’opposé des idées reçues, les ETF synthétiques détiennent une très grande part d’actifs tangibles. Ils sont très proches des ETF physiques.

La perte maximale, en cas de faillite de la contrepartie, est de 10 %. En pratique, le SWAP n’atteint jamais les 10 %. Il est géré de manière quotidienne : les flux de cash du contrat SWAP sont réglés tous les jours afin de limiter la valeur de celui-ci. En général, les fonds essaient de maintenir un SWAP négatif (c’est le fond qui doit de l’argent à la contrepartie). Les ETF sont encore très transparents à ce sujet la valeur du SWAP est une donnée publiée sur la page de l’ETF.

De plus, l’ETF investira en permanence un minimum de 75% de ses actifs, au travers du panier de substitution (collatéral), dans des sociétés qui ont leur siège social dans un Etat membre de l’Union Européenne, ou dans un autre Etat partie au traité sur l’Espace Economique Européen ayant conclu avec la France un accord fiscal contenant une clause d’assistance administrative en vue de lutter contre la fraude ou l’évasion fiscale. Ce niveau minimum de détention permet l’éligibilité au Plan d’Epargne en Actions.

M.B

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