Le petit mot boursier de Roger Lecut (26 mars 2023)

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Roger Lecut
Ecrit par Roger Lecut

Article rédigé par un spécialiste de la bourse

Chers investisseurs, bonjour,

La Bourse en ce moment n’est guère captivante ; c’est un peu comme le temps. De temps à autre, une éclaircie et puis c’est la gifle avec le vent et la pluie du nord. Que se passe t’il dans la tête des pros ? Jetons un coup d’œil à New York. L’image est positive mais les statistiques le sont nettement moins. Il y a beaucoup plus de valeurs sous les moyennes que celles qui haussent en ce moment.

Voyons maintenant les groupes les plus courtisés : il y a 3 mois et maintenant :

Que dire de la vision globale qui tend vers le vert ?

Cela donne de l’espoir et les modes reviennent à grands pas. La voiture électrique perturbe beaucoup. Mais qu’en pensent réellement les gros investisseurs ?

Dernièrement, des brokers préconisaient l’achat de la valeur FORD, une voiture emblématique des USA.

Le graphique représente un triangle rectangle descendant et n’incite guère à l’achat ; Pourtant, le degré de cherté ancien est de 7,04 et le bénéfice par action encore à l’étude avoisinerait 1,63 points.

Les revues financières vous diront que FORD et les autres constructeurs injectent l’un dans l’autres, des centaines de milliards de dollars dans la fabrication et la recherche de véhicules électriques performants. Cela peut rassurer, mais il y a les autres sons de cloche. Le Monde pensait que le secteur automobile allait évoluer vers zéro émission de carbone. Les articles spécialisés sur les chaînes d’approvisionnement de batteries disent qu’il faut être prudent car les écologistes pourraient bien faire chanceler les ambitions de réduction de pollution.

Une fois de plus, tout comme les terres rares, les batteries sont devenues la prochaine super pollution et les politiques qui recherchent des débouchés dans leur région pour installer ce genre d’usine déchanteront sans tarder. La fabrication de batteries est vraiment contraignante avec les matières premières polluantes comme le lithium et le nickel.

La géographie économique nous montre que les implantations des mines pour extraire cette précieuse matière première se trouvent principalement en Amérique du Sud, en Afrique et en Indonésie. Ces pays développeront de nouveaux champs de recherche au détriment des populations et de la santé des habitants des régions retenues.

De plus, si l’exploitation se fait dans les pays que je viens de citer, le traitement des matériaux pourrait bien se faire dans les pays constructeurs : la simplicité d’avoir les batteries près de l’usine de montage des véhicules est évidente. Il est vrai que l’on critique souvent le fait que des produits miniers bruts soient envoyés en Chine ou d’autres pays pour y être traités. C’est un peu comme les crevettes de Mer du Nord décortiquées au Maroc !!. Bref, on veut ramener les matières premières au pays du constructeur pour y être traitées.

Cela évitera bien entendu des déplacements énormes vers la Chine ou autres pays qui ne redoutent pas encore trop la pollution ; mais celle-ci viendra s’implanter dans les pays constructeurs qui vont développer de nouvelles capacité de traitement des minerais.

C’est un retour en arrière évident qui ne sera pas sans conséquence. On en fera de même pour les semi-conducteurs. Les risques géopolitiques deviennent trop importants et ce serait une catastrophe mondiale si les sources d’approvisionnement et de traitement des matières premières devenaient soudainement sous le contrôle de forces armées extérieures.

Le changement est irréversible, d’ici 2030, les experts américains pensent que la moitié des véhicules vendus aux USA seront des véhicules électriques. Les gouvernements feront tout pour.

Si les écolos se frottent les mains, la victoire aura de toute façon un goût amer, des études révèlent qu’il faudrait en 2030 environ 300 millions de voitures électriques rien qu’aux USA pour répondre à la norme souhaitée de zéro carbone.

Pour équiper 300 millions de voiture, la demande de minéraux précieux pour les batteries augmentera inévitablement et cela impactera écologiquement les circuits d’approvisionnement et les traitements des minéraux pour les batteries à savoir : le lithium, le cobalt, le manganèse, le nickel et le graphite. Qui pourra fournir tant de matières premières : ce sera peut être une lutte mondiale pour s’approprier les terres recelant les matières qui deviendront de plus en plus rares. On pense déjà à des usines dans l’arctique !! Il faut savoir qu’une batterie de voiture électrique utilise environ 8 kg à 10 kg de métal et que cela va devenir un vrai casse-tête pour répondre à la demande de batteries lithium-ion qui selon les experts, devrait exploser de plus de 500 % d’ici 2030.

Nous devrons tempérer nos querelles avec la Chine car celle-ci domine grâce à sa capacité de raffinage sur son propre sol, le marché avec plus de 70 % de la capacité mondiale de production de batteries pour véhicules électriques. Les constructeurs occidentaux déploient de gros efforts pour renforcer leurs propres réseaux d’approvisionnement et de raffinage.

Ces investissements s’élèvent à des dizaines de milliards et il n’est pas étonnant de constater que ces dépenses énormes influencent les résultats des sociétés de fabrication de voitures automobiles. Voilà le pourquoi du triangle descendant pour la valeur FORD qui vient d’annoncer un investissement de près de quatre milliards de dollars pour une nouvelle usine de batteries.

Jetons un coup d’œil sur les valeurs belges qui s’effritent au fil des jours.

Je vous souhaite une bonne lecture et de continuer à prendre soin de vous. Roger LECUT Gradué en Sciences Bancaires et Boursières

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