Le petit mot boursier de Roger Lecut (30 avril 2023)

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Roger Lecut
Ecrit par Roger Lecut

Article rédigé par un spécialiste de la bourse

Chers investisseurs,

Le soleil revient mais le froid persiste. C’est comme en bourse, globalement cela semble serein mais dans les rangs des valeurs connues prennent un coup de froid. Il est vrai qu’en bourse, certaines valeurs gagnent la confiance des investisseurs qui finissent par ne plus savoir de quoi s’occupe réellement l’entreprise dont ils sont devenus actionnaires. Il y a bien les articles et les avis des gestionnaires boursiers mais la fourchette d’estimation est bien souvent de grande ampleur. Prendre une estimation médiane est à conseiller mais comme disent les anciens : ce n’est plus comme dans le temps. Je me souviens encore que l’on disait d’acheter les sociétés charbonnières l’été (à moindre prix) pur les revendre en hiver ( prix en hausse) et cela était devenu une classique. Mais à présent, les dirigeants changent de société tous les 4 à 5 ans et les promesses s’envolent au moindre retournement de tendance. Un défilé de PDG dont l’un démoli le travail de l’autre et les rachats ou ventes de divisions de l’entreprise, ou les cycles de rachat de ses propres actions, ou l’envol des dividendes avec des bénéfices moindres, nous en voyons quasi chaque semaine. Alors que faire ? Tout est une question de confiance et aussi de suivi. Le cas des irrégularités chez BPOST est déplorable pour son image mais surtout pour ceux qui avaient confiance en la société. Les combines ne durent qu’un temps et tout fini par se savoir.

Depuis l’envolée de 2013, la chute est spectaculaire. Certains y ont trouvé malgré tout de quoi remplir leur escarcelle. C’est bien vrai que la valeur était au podium des champions des dividendes avec un rendement de 9,5 %. Il est vrai aussi que l’actionnaire principal est l’Etat. Triste gestion et le cours se maintenait grâce à la distribution de 30 à 50 % de son bénéfice en dividendes (très attendu par l’Etat). Une autre valeur vient d’entrer dans les ressources de notre Etat. C’est AGEAS, espérons que les dirigeants actuels resteront en place. La société ne rachète plus ses propres actions mais le rendement en dividende brut est toujours de 7,5 %. Cela maintient le cours et de plus, pour ceux qui s’en souviennent encore, l’avocat MODRIKAMEN qui défend un millier de personnes dans l’affaire FORTIS demande par voie judiciaire la restitution de 40 % des actions BNP PARIBAS FORTIS à AGEAS pour un montant de plus de 8 milliards d’euros. Restons lucides mais sachons que la société se retire des activités françaises et britanniques. Il faudra suivre sa nouvelle orientation et la faisabilité de ses ambitions.

Une autre valeur qui vient de plonger, c’est RECTICEL. Le deal conclu fin 2021 avec Carpenter prévoyait la vente de sa division des mousses souples pour 656 millions d’euros. Rappelez-vous, RECTICEL tentait d’éviter une acquisition hostile par l’Autrichien Greiner. Et bien les américains demandent un ajustement significatif du prix. D’autre part, l’isolation se développe bien mais, il faut retenir que le marché européen de la construction est assez risqué compte tenu d’une forte inflation et des taux d’intérêts très élevés. Cela affaiblit le marché et met la pression sur les bénéfices devenus volatiles. Celui qui s’engage dans cette société est donc au courant de possibles aléas.

Lorsque vous investissez, il y a souvent des aléas ou des choses que vous ne tenez pas tellement à savoir. Prenons le cas de MELEXIS, sa croissance est toujours là et même à deux chiffres mais le résultat se limite à une faible progression d’à peine 5 %. Des brokers comparent l’évolution de MELEXIS à celle du concurrent ASM INTERNATIONAL, un spécialiste en semi-conducteurs. On s’attend après des accords pour sécuriser l’approvisionnement à des baisses de rendement pour la société et cela est mal vu par les gros actionnaires. Le cours devrait encore chuter du moins dans le court terme.

Que dire de nos valeurs en portefeuille ?

Un coup d’œil sur les graphiques est souvent rassurant.

Bonne journée
Roger LECUT

GRADUE EN SCIENCES BANCAIRES ET BOURSIERES

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